Selon les médias réunionnais, il est accusé de viol par une fonctionnaire de l’éducation nationale, âgée d’une trentaine d’années.
Ils rapportent que selon cette dernière, le viol aurait eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dernier. Les deux protagonistes auraient passé la soirée ensemble lors d’un dîner chez des connaissances. Le juge aurait alors proposé de la ramener chez elle, là, ils auraient eu des rapports sexuels.
Selon le Journal de l’île, le juge reconnait le déroulement des événements. Toutefois, selon sa version, la femme était consentante, ce que nie la dame en question. Le médecin qui a examiné la femme aurait relevé des traces de coups. Ce qui pourrait attester de sa version des faits. Les convives du dîner auquel ont participé les deux protagonistes ont aussi été entendus. Selon l’avocat du juge Karki, celui-ci « souhaite la confrontation » avec la présumée victime. Rappelons que le juge Karki est présumé innocent jusqu’au délibéré du procès ou s’il livre des aveux.
Le juge a mandaté les avocats Yanis Souhaïli et Emilie Briard pour défendre ses intérêts sur place, en attendant son avocat parisien, maître Léon-Lef Forster. D’après ce dernier, la divulgation de ces informations dans la presse constitue de la part des personnes qui ont fait fuiter les informations, une violation du secret professionnel. S’il reconnait que le juge Karki a bien été placé en garde à vue et entendu, il ne confirme aucune des informations livrées par nos confrères.
Cependant, l’avocat du juge Karki a déjà fait part de son intention de porter plainte pour violation du secret de l’instruction. Selon lui, on cherche à « déstabiliser un homme et à médiatiser une affaire ». Il voit derrière cette manière de procéder une « instrumentalisation » de l’affaire, contre un homme qui était déjà au centre du viseur pour ses prises de position dans plusieurs affaires en cours.
En effet, Hakim Karki est le juge qui a fait éclater l’affaire Roukia, dans laquelle plusieurs membres du Groupement d’Intervention Régional de la gendarmerie ont été mis en examen pour avoir présumément fourni la drogue qui aurait tué la jeune fille. Dans ce cadre-là, son bureau avait été placé sous surveillance suite à des fuites dans la presse. Il avait aussi été convoqué devant la justice pour des propos insultants sur l’appareil judiciaire, tenus face à un avocat.
Ce qui est sûr, c’est que le juge Karki dérange en haut-lieu, tant dans le milieu judiciaire qu’au niveau de l’exécutif. De là, à penser qu’on l’aurait piégé pour le faire tomber. Seule la justice le dira.
En attendant, cette nouvelle affaire ébranle le monde judiciaire dans le sens où elle remet en cause le fonctionnement et l’image même de la justice. Car, soit le juge Karki est innocent des faits pour lesquelles on l’accuse et dans ce cas, les fuites dans la presse constituent une tache indélébile sur son image, et l’accusation serait entachée d’un soupçon de complot pour abattre un homme.
Soit il est déclaré coupable ou fait des aveux et dans ce cas, la confiance des justiciables envers les juges eux-mêmes est ébranlée. En effet, si même un juge se transforme en le pire des monstres pour violer une femme, vers qui l’honnête homme peut-il se tourner pour croire à l’ordre social ?
Adrien Theilleux
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