Joëlle Rastami, la directrice du réseau nous apprend davantage sur cette maladie qui touche de nombreux Mahorais. Grâce au partenariat que RéDiabYlang a avec la Société francophone du diabète (SFD), Mantovani Ivano et Journot Catherine, respectivement infirmier et podologue, sont venus à Mayotte pour sensibiliser et former nos professionnels de la santé sur le diabète, plus précisément sur celui de type 2, qui touche les adultes. Il était aussi question de leur expliquer comment soigner la plaie du pied diabétique. C’est la deuxième fois que des représentants de la SFD se rendent à Mayotte pour sensibiliser et former les professionnels.
Joëlle Rastami nous explique l’importance d’organiser des formations comme celles-ci, dans la mesure où 10,6% de la population mahoraise, âgée de 30 à 69 ans, est atteinte du diabète. Ces chiffres qui datent de 2008 sont issus de l’étude de Prévalence Média. Cette étude faite il y a six ans reste significative, car d’après la directrice, le diabète est la première cause d’amputation des membres à Mayotte.
La consultation tardive et le manque de spécialistes sur l’île font partie des causes d’une mauvaise prise en charge des patients. Le manque d’activité physique et d’une alimentation équilibrée peut également provoquer cette maladie, surtout au sein de familles ayant des diabétiques.
Mais grâce aux formations que RéDiabYlang livre régulièrement aux professionnels médicaux et paramédicaux, les choses s’améliorent puisque le nombre d’amputations a baissé.
Et grâce à l’intervention du réseau auprès de l’Agence régionale de la santé (ARS) on compte quatre diététiciens sur l’île. À l’avenir, le réseau espère avoir des podologues.
Durant cette journée, on a pu assister à la consultation des pieds du cadi RidjaIi Insaa, atteint du diabète, faite par le podologue Journot Catherine. La consultation de ce chef religieux n’est pas un hasard étant donné qu’il occupe une place importante dans la société mahoraise pour les musulmans de l’île. Si RéDiabYlang privilégie les échanges avec Ridjali Insaa, c’est parce que le réseau espère sensibiliser un maximum de personnes. L’association n’hésite pas à faire des recherches dans le coran pour appuyer son message de sensibilisation auprès des musulmans.
RéDiabYlang prend appui sur la culture locale pour mieux soigner la population. D’ailleurs, le réseau conseille d’exploiter au maximum les ressources de l’île pour adopter une bonne hygiène de vie. En effet, pour lutter contre le diabète, Joëlle Rastami conseille de revenir aux repas traditionnels locaux qui sont pauvres en matière grasse et composés principalement de fruits et légumes de l’île, comme les aubergines au coco, ou le « kangue ya mbuzi », qui sont des plats très populaires à Mayotte.
Une bonne alimentation et l’activité physique ne suffisent pas pour prévenir le diabète. Cependant, il faut suivre sa santé. Il ne faut pas non plus hésiter à consulter son médecin ou se rendre dans un dispensaire pour faire un test de glycémie.
Saïnda Malide
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