En métropole, la caisse d’assurance vieillesse est largement déficitaire, avec -1,5 milliards d’euros, un chiffre en amélioration par rapport à 2012 qui affichait un déficit de 4,7 milliards. Cela s’explique par le vieillissement de la population, la génération du papy boom s’annonce par une arrivée massive de départs à la retraite. Cette donnée combinée avec l’allongement de la durée de vie a des effets terribles sur l’équilibre financiers de la caisse de retraite.
A Mayotte ce n’est pas le cas puisque la population est jeune et le nombre d’actifs est largement supérieur à celui du nombre de retraités. Par ailleurs, l’espérance de vie est beaucoup moins élevée et donc le maintien en situation des retraites est plus court. En outre beaucoup de séniors mahorais n’ont jamais cotisé, les femmes en particulier, par conséquent ils ne bénéficient que de très peu d’allocations vieillesse.
La CSSM est donc largement bénéficiaire. Cependant, le mode de gouvernance de l’institution ne permet pas au Conseil d’administration qui s’est réuni hier en début d’après-midi, de toucher au résultat d’exploitation, ni à certaines décisions. Ainsi, un terrain situé à Mtsangabeach entre les communes de Sada et Chirongui appartenant à la CCSM pourrait être cédé à l’association Tama dans le cadre de ses activités, là aussi, le conseil d’administration n’aura pas son mot à dire.
Le président, Salim Nahouda et son vice-président, Saïd Bastoi ont tout de même formulé une proposition à l’intention de la direction nationale. Ils souhaitent que 10% du montant soit 6 millions d’euros, soit reversé au service de l’action sociale du département. Ils nourrissent toutefois peu d’espoir sur cette possibilité. Par ailleurs ils plaident fortement en faveur d’un changement de mode de gouvernance de la CCSM.
C’est là le paradoxe de Mayotte, alors que nos anciens ne touchent que de très faibles prestations et tandis que leurs enfants cotisent à plein régime, la caisse de Mayotte va reverser 61 millions d’euros d’excédents à la caisse nationale. Une situation qui parait scandaleuse aux yeux de certains, étant donné le retard économique de l’ile au lagon en matière de PIB par habitant. Le niveau des prestations retraites, surtout contraint nombres de personnes âgées à vivre dans une situation de mendicité auprès de leur famille.
Adrien Theilleux
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