C’est la fin du calvaire pour les riverains de la décharge de Hamaha. La plus grande décharge à ciel ouvert de Mamoudzou sera fermée puis transformée en quai de transfert qui sera opérationnel dès le 16 juin, en même temps que celui de Malamani.
Le dispositif révélé par Hafidhou Abidi Madi lors de la dernière matinale de la CCI de vendredi dernier, prévoit un troisième quai de transfert aux Badamiers, en Petite-Terre, qui sera livré en septembre prochain. Un quatrième site classé, prévu à Kahani, va être réceptionné seulement en septembre 2015. Un système de collecte sera néanmoins mis en place provisoirement dans ces deux zones. Le choix de ce maillage en quatre zones de collecte vise à maîtriser le transport des déchets vers le site de traitement de Dzoumogné, en limitant le nombre de camions en circulation, a souligné le responsable le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets.
Confiée à Star Urahafu dans le cadre d’une délégation de service public pour une durée d’exploitation de 30 ans, l’ISDND (Installation de stockage des déchets non dangereux de Dzoumogné) est soumise à des règles contraignantes contrôlées par une « commission de suivi animée par le préfet », a rappelé Jean-François Le Roux, de l’unité Environnement industriel et Énergie à la DEAL. D’une capacité de stockage de 2 000 000 m3, ces deux casiers peuvent stocker et traiter un volume maximum de 100 000 tonnes de déchets par an. Elle dispose d’un bassin et d’une station de traitement des effluents liquides ainsi d’une unité de valorisation du biogaz qui devrait pouvoir produire un mégawatt d’électricité à l’horizon 2016 ou 2017, a indiqué Ludovic Barthélémy, responsable d’exploitation de l’ISDND de Dzoumogné. Une puissance qui peut alimenter 6000 à 10 000 habitants en électricité. Un portique à l’entrée du site est équipé de dispositifs de détection des contenus des camions et de contrôle du poids des déchets transportés.
Une convention lie la société d’exploitation de l’ISDND avec les producteurs de déchets (communes, entreprises…). Ces derniers sont soumis à des formalités administratives qui imposent en amont des tests de vérification de la nature des déchets qui doivent être acheminés à l’ISDND. Seuls les déchets non dangereux à savoir, les ordures ménagères, les déchets verts, les déchets encombrants et de nettoyages, les déchets industriels banals et ceux provenant des démolitions sont admis sur le site de Dzoumogné.
La nouvelle de l’ouverture de l’ISDND a été bien accueillie par les chefs des entreprises présents à la matinale de vendredi dernier. S’ils ont obtenu les réponses à leurs interrogations, ils savent aussi qu’ils ne peuvent s’affranchir des nouvelles organisations induites par l’obligation de prendre en charge la gestion des déchets provenant de leurs unités de production.
De nouvelles contraintes qui alourdissent la facture au regard des coûts des prestations (voir encadré) qui restent relativement élevés. Des coûts qui seront nécessairement répercutés
sur les contribuables à travers les taxes que vont prélever les municipalités pour assurer la propreté de leur commune. Le prix à payer pour une île propre.
Kamal’Eddine Saindou
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