Pour ceux qui ne connaissent pas bien les métiers de l’armée, l’image qu’on en a provient des films américains : des hommes en tenue de combat, armés jusqu’aux dents et tirant sur tout ce qui bouge. Heureusement, la réalité est plus complexe et c’est ce qu’ont voulu montrer la conseillère économique, sociale et environnementale Daourina Romouli, les anciens combattants, le BSMA, le DLEM et les représentants de l’élément de base navale de Dzaoudzi hier au lycée de Coconi.

Le lieutenant-colonel Guillaume-Barry, commandant du BSMA, a ainsi rappelé que l’armée formait des citoyens. « Il faut se lever à l’heure, se raser, ranger sa chambre, bref apprendre à vivre au sein d’un groupe. Ces règles de vie structurent le citoyen. Le militaire se met au service de la Nation en assurant la sécurité et la prospérité de la population. Il attend en retour que la Nation lui soit reconnaissante. »

Le commandant du BSMA a aussi souligné que les métiers militaires étaient ouverts à tous. « Ce sont des métiers pour les jeunes, vous êtes jeunes. Ce sont des métiers pour les sportifs, vous êtes sportifs. Ce sont des métiers pour les filles et les garçons de nationalité française.
Pour les étrangers, vous pouvez vous engager à la Légion étrangère. Il n’y a pas besoin de diplômes pour s’engager, mais plus vous êtes diplômés, plus vous avez de choix pour maîtriser votre destin au sein de l’armée. »

Les élèves présents ont pu rencontrer des anciens militaires qui ont servi dans toutes armes et qui se sont fait un plaisir de raconter leur expérience à l’instar de Saïd Mohamed, ancien radariste pendant une quinzaine d’années dans l’armée de l’air. « J’ai travaillé sur les machines qui servent aux aiguilleurs du ciel, je les réparais.

À l’époque, nous étions recrutés assez facilement, surtout quand on avait le bac. Nous avons été formés et en même temps nous étions nourris, logés et payés. L’armée c’est une grande famille et parfois, elle nous faisait oublier notre vraie famille », se souvient-il. Être militaire selon lui réclame du courage, de la patience et surtout beaucoup de travail. « Ça me fait chaud au coeur d’être là, nous avons envie de les motiver pour qu’ils puissent bâtir leur vie. L’armée, c’est aussi une voie pour s’en sortir », répète-t-il.
Daourina Romouli estime elle aussi que les métiers de l’armée sont un chemin que les jeunes mahorais, surtout ceux qui sont confrontés à des difficultés sur le marché du travail, doivent envisager. « Tout le monde ne peut pas devenir militaire et là n’est pas l’objectif de cette journée.
Nous voulons juste montrer aux élèves que cette voie existe, à eux de la prendre ou pas. »

Pour Nourdine Soilihi, âgé de 18 ans et scolarisé au lycée agricole de Coconi, ce forum a ouvert quelques ambitions. « Ça m’intéresse beaucoup. Dans l’armée, il y a beaucoup d’activités. C’est l’armée de l’air qui m’intéresse, j’ai vu des images à la télé », résume-t-il. Pour son camarade Mohamed Saïlane, c’est plutôt la gendarmerie qui l’attire. « J’ai retenu qu’il fallait être tranquille, ne pas être un délinquant, avoir un casier judiciaire vierge, être bien avec les autres et respecter les gens. Et aussi, travailler toutes les matières ».

Si ce forum peut susciter des vocations, ce sera un gros plus pour les organisateurs. Déjà, certains établissements participants ont demandé le renouvellement de l’opération. Daourina Romouli est prête pour répéter ce genre d’initiatives, à charge pour les autres parties d’en faire autant.

 

F.S.