Derrière la grille fermée du port de Longoni, où flottent les drapeaux de la CGT-Ma et de FO, les deux syndicats qui ont appelé à la grève illimitée des manutentionnaires, l’activité tourne au ralenti. Un bateau à quai a pu être déchargé mardi, mais en revanche, aucun containeur n’a quitté le port.
« Pas d’entrave au travail », se félicite Vincent Lietard, directeur de développement et infrastructures de Mayotte Channel Gateway, la société qui gère et exploite le port de Longoni depuis novembre dernier.
Si l’ambiance sur le site était plutôt bon enfant ce mercredi, le bras de fer entre le personnel et la direction de la SA MCG demeure tendu. En cause, la convention collective proposée par le concessionnaire et que dénonce le personnel pour non-conformité au contrat de délégation de service public. Celui-ci donnait en effet à Ida Nel, la gestion et l’exploitation du port. Or, la SA Mayotte Channel Gateway, considère qu’elle est « une entreprise de gestion et de manutention », cette dernière selon le code APE, constituant son activité principale et la principale source de son chiffre d’affaires. Or, c’est justement l’intégration de cette activité de manutention que contestent les deux syndicats qui ont appelé à la grève.
Pour les syndicats, la SA MCG chercherait à contourner le contrat spécial de délégation et à « échapper à l’applicabilité de la Convention nationale unifiée ». Pour la direction de la société privée, qui a jusqu’au 1er mai prochain pour remettre une convention collective au conseil général, elle dit « être attachée à la CNU ». Seulement, souligne-t-elle, cette convention n’est pas totalement applicable à Mayotte. D’où la proposition d’un accord d’entreprise sur les domaines applicable, explique Vincent Lietard.
Si le directeur du développement et infrastructure de la SA MCG dit comprendre les inquiétudes du personnel, il affirme aussi que la direction s’est engagée « à assurer tous les avantages acquis » aux 63 agents qui étaient sous le régime de la CCI.
Devant la méfiance des organisations socioprofessionnelles, les parties ont donc convenu de travailler sur cet accord d’entreprise au coeur des discussions qui ont débuté hier et qui devraient se poursuivre ce jeudi matin dans les locaux de la DTE FP (Direction du travail de l’emploi et de la formation professionnelle). Des discussions qui s’annoncent difficiles, mais dont l’enjeu est de parvenir à un nouveau contrat avant le 1er mai.
KES
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