Éducation : « Il faut aller plus vite »

En court séjour à Mayotte, Franck Loureiro, secrétaire national du Sgen-CFDT, accompagné d’Elizabeth Ritzenthaler, secrétaire fédérale en charge du développement, appelle les autorités mahoraises à accélérer leur travail pour la formation initiale et la formation continue. Autre chantier abordé par le syndicaliste : l’attractivité du territoire.

Arrivés jeudi dernier sur un vol Air-Austral, Franck Loureiro et Elizabeth Ritzenthaler repartiront aujourd’hui mardi après avoir effectué leur mission, dans un cadre qu’ils qualifient de « séjour court mais intense », auprès des personnels de l’éducation nationale.

Cette année, si Franck Loureiro s’est adressé aux professeurs du lycée Bamana, il est surtout venu avec un plan de travail et de développement pour s’adresser aux militants syndicaux. L’objectif ? « Se donner quatre ans pour poser des actions pérennes, se faire mieux connaître, se développer ».

Hier lundi après-midi, Franck Loureiro et Eilzabeth Ritzenhaler ont été reçus par la vice-rectrice, Nathalie Costantini. Le Sgen-CFDT souhaite en effet travailler avec le vice-rectorat, donc l’Etat, et le Conseil départemental pour trouver des solutions à la problématique éducative mahoraise. « Si des progrès ont été effectués », dit le secrétaire national, « il faut maintenant aller plus vite dans la formation initiale au CUFR de Dembéni, dans la formation continue aussi, avec des solutions à mettre en œuvre en faveur des nombreux personnels contractuels ».

 « Trouver des arguments pour faire venir des enseignants français »

Autre sujet important abordé, celui de l’attractivité du territoire : il faut trouver les arguments pour convaincre les enseignants français de venir exercer à Mayotte. Franck Loureiro s’intéresse particulièrement à cette spécificité mahoraise qu’est le multilinguisme. Il semble désormais partagé qu’il faille s’appuyer sur les langues vernaculaires pour améliorer la maîtrise de la langue de l’éducation, le français. « A l’écoute du terrain », comme il le dit lui-même, Franck Loureiro propose des pistes qui sont pour son syndicat « des revendications concrètes ». Nul besoin de tout réinventer ce qui s’est fait ailleurs avec réussite. « Il faut former le personnel et s’appuyer sur des enseignants FLE [Français langue étrangère] qui auraient, sur chaque établissement, une décharge horaire facile à quantifier avec précision ». L’argumentation pourrait séduire à l’avenir d’éventuels candidats à la mutation. Reste à savoir si les autorités de l’Education nationale entendront le discours étayé du secrétaire national.

Quoi qu’il en soit, Mayotte n’est pas un territoire inconnu pour Franck Loureiro. Il s’y est déjà posé à deux reprises, en 2013 et 2014, pour aller à la rencontre des personnels de tous les établissements scolaires de l’île, y compris les écoles primaires. Le Sgen-CFDT fait partie d’une confédération et, en tant que syndicat général de l’éducation, s’adresse à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale : enseignants mais aussi personnels de direction, administratifs et agents.

Depuis 3 ans, après des élections professionnelles réussies en 2014, le Sgen-CFDT a le vent en poupe avec pour la première fois un élu chez les “certifiés”, Tanguy Sembic, professeur d’histoire-géographie au lycée Bamana de Mamoudzou.

Jacques Girauld et Olivier Loyens.

 

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