L’industrie musicale il y a 20 ans, puis les films, la télévision, l’édition littéraire ont été très fortement ébranlés par l’arrivée du numérique, puis le développement d’internet. Les modèles économiques valsent et il faut s’adapter sous peine de disparaître très vite. Le presseur de CD, le fabricant et le projectionniste de bobines disparaissent très vite, comme en son temps le maréchal-ferrant, l’opératrice téléphonique ou le poinçonneur des Lilas.
La vente de disques, puis de CD, a longtemps assuré aux artistes des revenus réguliers, en fonction de leurs sorties, de leurs succès. Puis est arrivée la numérisation, le MP3, les radios numériques par dizaines de milliers, le partage de fichiers des uns aux autres, sur clé USB, puis démultiplié par des sites pirates sur internet. Des acteurs ont disparu, d’autres sont nés, certains ont su évoluer. Aujourd’hui il y a des bases de données accessibles par abonnement et les artistes gagnent leur vie surtout par les concerts, qui auparavant servaient surtout à promouvoir une sortie d’album. Ils se sont adaptés et vendent leurs morceaux sur internet. La musique continue, autrement, heureusement.
Le cinéma, la littérature suivent le même chemin. Il faut revoir le financement, le circuit de distribution, savoir qui paye pour quel service, à quel prix. L’information est sur la même voie, avant un nouveau secteur qui suit de près : l’éducation et la formation.
Pour l’information, les média étaient jusque là circonscrits à la presse écrite, radiophonique et télévisuelle. Chacun avait progressivement trouvé son rythme, son public, son prix de vente, son équilibre financier. Certains s’étaient même endormis dans des formats dépassés, avec des formules qui disparaissaient avec leurs lecteurs, comme une partie de la presse quotidienne régionale. Les aides publiques ne suffisaient plus à combler les pertes, aggravées par la concurrence progressive de nouveaux supports de publicités qui apparaissaient un peu partout, sous toutes formes, avec des panneaux de 4 mètres par 3 défigurant les abords des villes, puis des dizaines de télés gratuites sur la TNT ou sur des bouquets payants et aussi internet.
La presse papier a ainsi vu sa diffusion s’effriter petit à petit, inexorablement. Les Etats généraux de la presse en 2008 ont opté pour une disparition annoncée des aides publiques de fonctionnement, mais avec un soutien à la modernisation et la numérisation des rédactions, des processus de récolte, vérification et diffusion de l’information.
Il a fallu trouver les modèles économiques. Il y a eu un temps consacré à la course aux internautes, avec une porte où l’info était payante, sur papier, et à côté une porte où la même information était gratuite, sur internet. Quasiment tous sont revenus ou reviennent de ce mirage. Pourquoi payer alors que l’info était disponible gratuitement ? Nous avons pris le temps de voir ce qui se faisait, ce qui marchait, ce qui correspondait à vos besoins, à nos possibilités.
L’information, sérieuse, vérifiée, a en effet un coût. Il faut des journalistes, professionnels, titulaires de la carte de presse, pour réaliser un travail, qui mérite évidemment un salaire décent. Le support importe finalement peu, mais l’info compte et l’Homme en aura toujours besoin. Savoir ce qui s’est passé, ce qui se passe, ce qui se prépare, sur un territoire donné. Savoir qui fait quoi, avec qui, pourquoi, comment ?… L’information, socle de la démocratie, du bien vivre-ensemble, doit exister et se développer pour assurer son rôle d’informer bien sûr, mais aussi de lien social, de valorisation des Hommes et des territoires. L’information sert à diffuser la connaissance, à vulgariser les sciences, à (faire) découvrir son territoire et le monde, sa culture et les autres. Le journal doit servir aussi à se distraire, à s’amuser, sortir…
L’information, l’échange de données est vital pour l’Homme. A partir du moment où il y a eu plus de deux personnes, depuis l’époque où l’Homme s’est organisé en groupes, il fallait prévenir d’un danger, d’une source d’eau ou de nourriture. Le langage s’est ainsi développé pour transmettre ces informations vitales.
La pierre gravée, le papyrus, le papier ensuite, puis les ondes ont servi de support à cette diffusion. Aujourd’hui, avec des milliards d’individus connectés à internet, le passage de l’information en numérique et sa diffusion par internet sont des évidences. Internet permet de toucher directement, distinctement, quasiment n’importe qui, n’importe où sur la planète.
Les émissions télé sont désormais disponibles sur internet, en direct ou en différé, les écrans sont connectés, les uns et les autres s’expriment, réagissent en direct aux évènements, les diffusent. La presse écrite a pris ce pas depuis quelques années maintenant, avec des retours d’expérience disponibles, des échecs retentissants, des disparitions de titres, de groupes, mais aussi des succès, des exemples.
Certains journaux américains, après deux ou trois décennies de crise, regagnent des lecteurs, retrouvent leur public, par un travail de qualité, une réponse pertinente aux attentes de leurs lecteurs. En France aussi la plupart des journaux proposent désormais des formules avec un abonnement numérique, un accès à un site internet intéressant, utile.
C’est, à notre niveau, ce que nous avons mis en place à la Somapresse, avec Mayotte Hebdo. Depuis cette semaine vous pouvez acheter un exemplaire et/ou vous abonner au journal à partir de notre site mayottehebdo.com. Vous pourrez ainsi avoir accès à votre journal chaque semaine, où que vous soyez, quand vous voulez, moins cher qu’en version papier, et le lire sur votre ordinateur, mais aussi sur une tablette ou votre téléphone intelligent. Il suffit de télécharger gratuitement les applications Mayotte Hebdo. Et l’impact est positif pour la planète…
Alors n’hésitez plus, bonne lecture papier… et numérique !
Laurent Canavate
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.