A cette époque, l’île comptait presque 100.000 habitants de moins !… Il n’y avait pas de cadastre, la commission de révision de l’état civil se mettait en place et la polygamie était toujours autorisée. Très peu de bâtiments dépassaient un étage, de nouvelles routes reliaient Passamainti à Combani, ou Choungui, et des embouteillages étaient un phantasme. Les coupures d’eau et d’électricité étaient régulières, comme les pénuries de nombreux produits, liées aux arrivées des bateaux.
Il y a 15 ans, quand nous avons lancé le Mayotte Hebdo, les adolescents construisaient et décoraient leurs bangas aux abords des villages. La population était très peu bancarisée avec 0,3 compte par habitant, contre 0,6 aujourd’hui et 3,8 en Métropole.
Mayotte a beaucoup évolué, parfois trop vite pour certains, parfois pas assez pour d’autres. Il faut réussir à trouver le bon rythme, mais les urgences s’accumulent, la jeunesse pousse à la porte. L’insécurité institutionnelle a été réglée au cours de ces 15 années, au terme de consultations, d’inscription dans la Constitution, de votes et de visites présidentielles. L’éducation et la santé ont du rattraper un important retard et peinent encore, mais la situation s’est fortement améliorée.
Le développement économique tarde, avec encore une forte prédominance de l’administration dans la création d’emplois. Mais Mayotte a bougé, Mayotte a avancé. Il y a eu du bien, mais parfois aussi du moins bien avec le développement de la violence et de la délinquance notamment.
Et durant ces 15 années, Mayotte Hebdo a su évoluer, accompagner ce développement, ces évolutions. Nous sommes passés à 16, 20, puis 24 pages en grand format (A3). Nous avons mis un peu de couleurs sur nos pages. Nous avons étoffé l’équipe, intégré des jeunes et des moins jeunes. Certains y ont fait leurs premières armes, des journalistes y ont obtenu leur première Carte de presse.
Il a fallu tenir un journal dans une société sans tradition de lecture, âgée à 60% de jeunes de moins de 20 ans, sans les aides nationales à la presse. Le conseil général et la préfecture ont su nous soutenir quand il l’a fallu, nos partenaires aussi. Qu’ils en soient remerciés ici encore.
Car un journal me parait aujourd’hui encore toujours aussi important, dans un territoire comme Mayotte, en pleine évolution. Il faut expliquer, prévenir, raconter, valoriser, essayer d’analyser et d’accompagner ces changements. Le journal informe, mais aussi participe à créer et développer le lien social sur un territoire.
Notre état d’esprit a toujours été le même : apporter notre modeste contribution, valoriser les initiatives heureuses, les acteurs engagés, pour que Mayotte avance, le plus sereinement possible.
Témoins privilégiés de ces 15 dernières années, nous avons étoffé le journal, en y intégrant des suppléments chaque semaine. Il y a le Tounda, pour la culture et les loisirs, pour que les habitants de l’île se rencontrent, se retrouvent, avec l’agenda, pour que l’on découvre des cultures, des artistes, des loisirs, des occasions de s’amuser, de se divertir. Pour ne plus dire qu’il ne se passe rien à Mayotte…
On trouve chaque semaine dans le journal Mayotte Hebdo sport, car pour nous c’est une activité saine, qui rassemble des milliers d’amateurs tous les week-end autour et sur des terrains, sur les stades. Car pour nous le sport véhicule des valeurs de partage, de respect, d’amitié. C’est ainsi que nous avons lancé il y a 6 ans l’élection des Sportifs de l’année.
Il y a dans Mayotte Hebdo, chaque semaine aussi, Mayotte éco, car le développement de l’île passera par son développement économique, par le travail et par les richesses qu’il génèrera. Nous y mettons là en avant les projets, les entrepreneurs, les initiatives qui nous paraissent heureuses, bienvenues. C’est ainsi que nous avons lancé les Trophées mahorais de l’entreprise, qui se déroulent ce vendredi 10 avril au BSMA à Combani (sur invitation).
Le Mayotte Hebdo a évolué, à l’image de Mayotte
La société compte aujourd’hui plus de 25 salariés et édite, en plus du Mayotte Hebdo, chaque jour le Flash infos, 1er quotidien de l’île, les magazines Horizon Austral et Vivre Mayotte, l’Annuaire gourmand, le Cartes & Plans, des hors séries…
Nous avons pensé qu’après 15 ans il était temps que Mayotte Hebdo évolue encore, dans son fond, avec toujours plus de dossiers, de réflexions, de rencontres, de portraits, de petits déjeuners, mais aussi dans sa forme, avec cette nouvelle maquette, en format A4, en couleurs.
Nous espérons vraiment que cette nouvelle formule vous plaira, que vous achèterez ce journal chaque semaine, que vous vous y abonnerez, ainsi que vos amis, votre famille. Que vous y trouverez de quoi mieux comprendre, mieux vivre à Mayotte, et pour ne plus dire : « je ne savais pas… ».
Laurent Canavate
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.