Deux groupes de médiation citoyenne à Tsingoni pour prévenir les violence

Ce jeudi, le préfet de Mayotte et le président du conseil départemental se sont réunis à la Maison France Services de Combani pour signer un avenant à la convention de médiation citoyenne installant deux nouveaux groupes à Tsingoni, à la suite des violences entre bandes rivales de la semaine passée. L’objectif ? Faire de la prévention et remonter les incidents aux autorités compétentes.

Pendant plus d’une semaine, Tsingoni a été le théâtre d’affrontements d’une violence inouïe entre bandes rivales de Combani et de Miréréni. Habitants terrorisés, voitures caillassées et brûlées, maisons incendiées… Ce triste constat a poussé le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, à se déplacer sur place jeudi dernier pour rencontrer les élus et la population. Le délégué du gouvernement a alors annoncé la mise en place d’ici la fin du mois d’un pacte de sécurité avec la commune et a apporté quelques garanties, notamment sur l’immigration clandestine avec l’installation d’une commission sur les demandes de titres de séjour.

Et ce n’est pas tout. Une nouvelle étape a été franchie hier avec la signature d’un avenant à la convention Groupe de médiation citoyenne. Action pour la sécurité de Mroalé et la Régie de territoire viennent ainsi grossir les rangs de ce dispositif préfectoral et départemental. Pour autant, la première association se plie en quatre depuis trois mois pour sécuriser la ville et réaliser des patrouilles et des rondes le soir. « Les événements des derniers jours nous ont propulsés au premier plan et ont précipité notre intégration au GMC. C’est la suite logique des choses », se réjouit Mahamoudou Soulaimana, le secrétaire d’Action pour la sécurité de Mroalé. Concernant leurs missions, elles consistent à échanger, faire de la prévention et apaiser les tensions. « Nous ne sommes ni des forces de l’ordre, ni une milice. Si nous tombons sur des actes de violence, nous appellerons la police, comme nous l’avons toujours fait jusqu’à présent, pour signaler les faits et nous recueillerons le maximum d’éléments pour aider à la poursuite de l’enquête. » Hors de question donc de prendre des risques inconsidérés et d’intervenir directement en cas d’attaques au couteau par exemple. « Si nous sentons que nous ne pouvons pas sécuriser nos adhérents, nous n’allons pas les mettre en danger ! »

Le collège, principal lieu de surveillance

D’ailleurs, les 56 bénévoles – « des jeunes, des moins jeunes, des mamans, des bacocos, des foundis » – s’engagent à se relayer jour et nuit pour créer un climat de sérénité. Leur point de chute ? Principalement les alentours du collège, qui accueille plus de 1.500 élèves. « Nous savons très bien que les actes de violence se déroulent très souvent dans le milieu scolaire », souligne Mahamoudou Soulaimana. « Nous sommes là pour sécuriser la zone, d’autant plus que le village de Mroalé attire pas mal d’ennuis… » Et le secrétaire de l’association compte bien travailler main dans la main avec l’autre cosignataire, la Régie de territoire. « Nous avons des talkies walkies pour communiquer ensemble. Mais ce serait bien que nous ayons chacun un référent pour discuter avec les structures des autres localités. Comme ça, nous pourrons mener des actions communes. »

Cette convention lie les deux associations avec les services de l’État pour une durée d’un an, renouvelable en décembre 2021. En échange de remontées régulières du terrain, chaque bénévole recevra chaque mois un bon d’achat alimentaire d’un montant de 100 euros. « Même avant de rejoindre le dispositif GMC, nous envoyions déjà des rapports sur les incidents que nous observions, comme des bagarres et des événements louches, à la police municipale et à la gendarmerie », précise Mahamoudou Soulaimana. Cette signature n’est donc qu’une manière d’officialiser et de légitimer l’agissement de ces hommes et ces femmes, qui ne recherchent qu’à retrouver le calme.

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