Mercredi s’est tenue une réunion relative à la restitution intermédiaire de l’étude de faisabilité sur l’amélioration de la desserte aérienne de Mayotte. L’occasion d’évoquer l’allongement de la piste, le hub aérien en relation avec le projet gazier au Mozambique ou encore la création d’une compagnie aérienne mahoraise. Un document final doit être restitué au Département d’ici quelques semaines pour lui permettre de prendre les décisions adéquates sur ces sujets.
En octobre dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, a promis l’allongement de la piste de l’aéroport. Mais depuis, plus rien ou presque, mise à part l’installation d’un comité de pilotage pour exécuter la promesse du chef de l’État. En parallèle, le Département a commandé un certain nombre d’études dans le cadre du schéma régional de développement économique, de l’innovation et d’internationalisation pour permettre aux élus de prendre les décisions idoines en réponse aux besoins des Mahorais. Ce mercredi s’est tenue une réunion relative à la restitution intermédiaire de l’étude de faisabilité sur l’amélioration de la desserte aérienne à Mayotte, en compagnie des parlementaires, des maires et des intercommunalités. « Nous voulions partager l’information en notre possession », souligne Fatima Souffou, 1ère vice-présidente, chargée de l’administration générale, des infrastructures et des transports. « Nous avons voulu communiquer et avoir quelques retours de la population. C’est toujours important d’avoir son ressenti. »
Un hub aérien sur fond de diplomatie ?
Concrètement, que s’est-il dit lors de cette rencontre ? Et surtout que faut-il en retenir ? « L’objet des études est de nous accompagner à arrêter une décision sur l’aérien », confie l’élue du conseil départemental. Première information : plusieurs freins subsistent lorsque l’on évoque le désenclavement aérien, à l’instar du prix du carburant – « 40% plus cher qu’ailleurs » -, de la piste longue et des autorisations à donner aux différentes compagnies. Autre réflexion avec la faisabilité d’un hub aérien en relation avec le projet gazier au Mozambique. Et à ce sujet, plusieurs scenarrii se démarquent, en lien avec Dubaï, Johannesbourg, ou encore Marseille. « Nous avons aussi eu des retours sur les marges éventuelles de nouvelles compagnies qui accepteraient de travailler avec nous et sur les suggestions concernant les subventions européennes. » Toutefois, la collectivité risque aussi de rencontrer quelques difficultés impondérables avec certains pays de l’océan Indien si elle souhaite s’engager dans cette démarche, notamment avec l’Union des Comores et l’île Maurice. En effet, ces deux-là « ne reconnaissent pas Mayotte comme département français », regrette Fatima Souffou. De ce fait, « cela nous ramènerait à de la diplomatie qui ne serait pas de notre ressort » pour tenter de faire bouger les lignes et de trouver un terrain d’entente pour mener ce projet à terme.
Une compagnie aérienne dès 2021 ?
Toujours est-il que ces présentations n’étaient qu’un « point d’étape des études en attendant le document final ». S’il est encore trop tôt pour se prononcer sur la date de sa restitution, la 1ère vice-présidente assure que « ce sera avant la fin de l’année ». Ensuite, « nous nous prononcerons sur une orientation définitive en fonction des recommandations ». Tout cela semble donc encore relativement abstrait. Alors que peut-on espérer à court terme ? Selon Fatima Souffou, « il est possible de démarrer quelque chose en 2021, ne serait-ce si nous décisions de créer une compagnie aérienne ou d’intégrer une compagnie existante. Cela serait possible dès l’année prochaine », assure-t-elle. Une bonne nouvelle en perspective après le vrai-faux lancement d’une nouvelle ligne entre Mayotte et La Réunion en fin d’année dernière…
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