Dénoncer sur Facebook des délits commis dans le lagon

Dénoncer sur les réseaux sociaux toute activité illégale dans le lagon c’est désormais possible. L’association Messo créée en 2014 et domiciliée à Bandrélé, souhaite à travers cette action, endiguer la dégradation du lagon (raréfaction de certaines espèces, diminution des espaces coralliens ou encore pollution). Se gardant de vouloir se substituer aux autorités locales pour combattre les activités illicites dans le lagon, la structure regrette que les affaires maritimes, notamment le parc marin, ne puissent en faire plus pour préserver cet espace. “Si les affaires maritimes ont vu leurs compétences complétées avec l’arrivée du parc marin, il n’y a pas eu augmentation d’effectif ni de navires supplémentaires”, juge l’association.

La cyber-délation en question

Pour mener à bien son action, l’association demande ainsi aux internautes de publier une photo de l’immatriculation du bateau qui transporte les pêcheurs illégaux, les braconniers ou encore les pollueurs qui opèrent à l’intérieur de la barrière de corail. Si cette initiative pousse à la cyber-délation, l’organisme tient à souligner qu’elle vérifie les informations qui lui sont transmises avant publication. “Nous effectuons un suivi sérieux et la plupart du temps les informations qui nous sont transmises sont effectuées par des professionnels de la mer (pêcheurs et entreprises d’activités nautiques) ou autres”, explique Ehva- Kim Gobert, présidente de Messo.

L’organisme transmet ses observations et signalements récoltés aux services maritimes. “Tout le monde peut publier, mais on fait le tri ensuite”, assure la présidente. “On n’est pas là pour faire la police”, ajoute-t-elle. Le but est aussi de créer une banque de données pour aider les autorités compétentes. Messo le précise, pour faire un signalement, il faut être sûr de son information (heure, date, position GPS, type du délit, immatriculation du bateau, preuves photographiques).

Depuis le lancement de la page, 2 à 3 signalements ont été transmis à l’association. L’association souhaite à travers cette activité surtout cibler tout type de pêche (pêche à la dynamite, pêche au filet, la chasse sous-marine) qui sont strictement interdits à l’intérieur du lagon. Ils visent aussi les dépôts d’ordures et autres insalubrités dans le lagon. “On aimerait aussi pointer du doigt le simple fait de jeter une canette dans le lagon, mais ce n’est pas possible, on se concentre sur les gros délits”, argumente Ehva-Kim Gobert.

“On n’est pas là pour faire la police”

“Aujourd’hui, tous les utilisateurs du lagon, professionnels ou non, sont en accord sur une chose : le lagon s’est dégradé de façon très significative depuis deux ans et continue à une vitesse alarmante”, s’indigne l’organisme. D’après lui, les explications sont multiples :

– hausse croissante de la population qui a fait augmenter la demande en poissons

– augmentation de la fréquentation, plaisanciers, professionnels et braconniers

– pollution générale

– la hausse du nombre d’immatriculations à la plaisance à Mayotte passant de 462 navires enregistrés en 2007 à 1 124 en 2014.

Il est donc urgent selon Messo, nécessaire d’agir et cette page Facebook pour signaler les incivilités y contribue. L’opération portera-t-elle ses fruits ? Incitera-t-elle les autorités locales et nationales, à améliorer et intensifier leurs actions pour préserver le lagon ? Réponses dans quelques mois.

 

Pour en savoir plus

Rendez-vous sur la page Facebook :

Messo Envrionnement

Site internet : www.messo-mayotte.com

Mail : messo.mayotte@gmail.com

GD

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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