Le BCM arrive lentement mais sûrement au terme d’une belle aventure, sportive et humaine. Eliminé jeudi des quarts de finale de la coupe d’Afrique des clubs champions, le champion de Mayotte dispute ces vendredi et samedi ses deux derniers matchs du tournoi : des matchs de classement. Pour Daoulab Ali Charif, sportivement, le plus dur reste à venir.
« J’aurais préféré ne pas les jouer, confie-t-il avant de développer. Nous nous sommes mesurés aux meilleurs du continent. Ça pose une idée bien précise du niveau réel du basket chez nous. De Mayotte on ne réalise pas, mais le décalage est énorme. Du coup, depuis le premier match où on les a regardé jouer (défaite 126-45 face au Club Africain de Tunisie, ndlr), on se bat comme des malades pour éviter de prendre des raclées. Et résultat : il y a de la casse ! »
Si le capitaine m’tsapérois Aboubacar Madi, malgré un coup de coude au nez devrait pouvoir être opérationnel ce vendredi, les deux Suisses Vladimir Buscaglia et Oliver Vogt sont très incertains pour la suite et fin de la compétition. Quant à Ahmed Chébani, blessé au genou, son tournoi est fini. Soit quatre joueurs du cinq majeur du BCM blessés ! Autant dire que les deux matchs de classement s’annoncent extrêmement compliquées.
Le BCM va bien entendu finir ce qu’il a commencé et « continuer à tout donner » pour partir de Tunisie la tête haute. Quoi qu’il en soit, le président du club m’tsapérois ne retiendra du tournoi « que du positif ».
« On a parlé de Mayotte sur tout le continent africain pendant une dizaine de jours ! »
« Fréquenter et affronter ces équipes ne pourra être qu’un plus pour nous à Mayotte. A notre arrivée ici, personne ne connaissait notre île. C’était assez bluffant. En participant à ce genre de compétition internationale, médiatisée dans toute l’Afrique, Mayotte ne peut qu’être gagnante. On a parlé de Mayotte sur tout le continent africain pendant une dizaine de jours ! Je pense que notre île est tellement inconnue à l’international qu’on doit profiter de tous les événements internationaux pour faire parler de nous. »
La coupe d’Afrique des clubs champions, la différence de niveau entre Mayotte et l’Elite du basket-ball africain a ouvert les yeux d’Ali Charif, convaincu que c’est la compétition qu’il faut au basket-ball mahorais pour évoluer.
« Quand on a commencé à affronter les Réunionnais on n’arrivait pas à les battre. Aujourd’hui, on n’y arrive régulièrement. Après, c’est un choix à faire : soit on se dit « on est les meilleurs dans la région » et on se contente de se regarder fièrement le nombril à chaque fois qu’on bat les Réunionnais, soit on n’est plus ambitieux et on travaille pour gagner la CCCOI régulièrement pour y revenir et essayer de hausser notre niveau au-delà de la région. »
Après ses deux matchs de classement vendredi et samedi, les Diables Rouges assisteront à la finale de la CACC 2014 dimanche, avant de quitter la Tunisie lundi. Ils seront de retour à Mayotte mardi et devraient être chaleureusement accueillis par les supporters du club et le conseil général.
I.M
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