Beaucoup de monde s’était déplacé hier au tribunal de grande instance pour assister au jugement de l’affaire dite de la tête de cochon. De nombreux dignitaires religieux, des journalistes, quelques personnalités comme le conseiller général et maire de Labattoir Saïd Omar Oili, le directeur de la SIM Mahamoud Azihary, ou encore la vice-présidente de la région Réunion, Yolaine Costes, avaient fait le déplacement.
Pourtant, à la demande des avocats de la partie civile, le procès est reporté au 17 septembre 2014 en raison de l’absence des deux femmes impliquées dans l’affaire, dont l’une est suspectée d’être l’initiatrice des faits, et l’autre nie son implication. Leur absence a été vécue comme « une insulte pour les Mahorais, et un manque de courage » a tempêté Me Saïd Larifou, avocat d’une des parties civiles.
En préambule, le juge Philippe Ballu s’est attaché à dire que « cette audience doit être celle de l’apaisement, les débats doivent être dignes et sereins, dans le respect des droits des uns et des autres ». Le président du tribunal a rappelé que l’audience qui devait avoir lieu était en un sens historique puisque jamais en France, les auteurs d’un tel acte islamophobe n’ont été jugés. « Si de tels actes ont déjà eu lieu, les auteurs n’ont jamais été interpellés. Ainsi se pose la qualification pénale des faits, nous allons être les premiers à dire le droit en la matière », a solennellement lancé le juge Ballu.
Le procureur Joël Garrigue ne s’est pas opposé à la demande des parties civiles, ajoutant que son but était de savoir ce qui s’est passé quelles sont les responsabilités de chacun.
Après s’être retiré une bonne demi-heure pour délibérer, le tribunal a choisi de reporter le procès au 17 septembre 2014, « étant donné les contradictions entre les versions des parties et puisqu’aucun danger particulier ne se présente », il a ordonné la présence des trois prévenus à cette date.
M.C.
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