Commémoration de l’abolition de l’esclavage

Les festivités de ce week-end ont débuté samedi matin au comité du tourisme, par le salon des artisans de Mayotte, accompagné d’une exposition sur les instruments traditionnels mahorais. Au cours de ce salon, la ministre des Outremers George Pau-Langevin, a fait une intervention au cours de laquelle elle a rappelé les conditions de l’esclavage à Mayotte.

Contrairement à ce qui s’est passé aux Antilles ou à La Réunion, ceux qui pratiquaient l’esclavage sur cette île n’étaient pas les colons, mais les notables locaux ou régionaux. Il s’agissait donc de Mahorais réduisant d’autres Mahorais en esclavage. Il y a eu toutefois une certaine forme d’esclavage déguisé : le statut de travailleur « engagé volontaire » dans les plantations sucrières appartenant aux colons. Il n’en reste pas moins que l’esclavage sur l’île au lagon n’a pas eu la même ampleur que dans les autres DOM, ce qui n’empêche pas, bien sûr, de saluer son abolition, comme l’a souligné la ministre. Celle-ci a rappelé l’importance de préserver cette mémoire avec ses spécificités locales.

Elle a également soutenu le projet du Musée de Mayotte, qui devrait prochainement ouvrir ses portes à Dzaoudzi à la maison du gouverneur. Il s’agit d’un projet Etat-département qui a bénéficié d’un premier investissement de l’Etat de 400.000 euros. Elle a rappelé l’urgence de préserver le patrimoine mahorais, ce que permettrait l’ouverture effective de ce musée.

George Pau-Langevin a rappelé l’importance de préserver le patrimoine mahorais.

Plusieurs groupes de musique traditionnels étaient invités à participer aux festivités, dont le groupe Tausi, venu de Zanzibar. La musique était d’ailleurs particulièrement à l’honneur ce week-end, en tant qu’élément-phare du patrimoine de Mayotte. Dimanche matin a eu lieu, en effet, une série de conférences assurée par différents chercheurs en ethnomusicologie. Si certains, comme Victor Randrianary, étaient des locaux, d’autres venaient de différentes universités de Tanzanie et de Zanzibar et particulier. Ils ont été invité par Alain Kamal-Martial, le responsable des affaires culturelles du conseil départemental qui a fait lui-même une intervention sur la fonction sociale des instruments traditionnels de l’île aux parfums.

Les festivités se sont poursuivie toute la journée du lundi. Plusieurs groupes de chants et danses traditionnels ont en effet animé la place de la République tout l’après-midi. Les festivités se sont conclues par un grand carnaval sur la rocade de Mamoudzou, au cours duquel les participants ont défilé en tenue d’esclave pour certains, pour d’autres dans des costumes traditionnels mahorais. Certains ont également osé des costumes plus extravagants, témoignant de la volonté de s’amuser avant toute chose. Deux grandes poupées représentant, l’une le gouverneur, l’autre l’ancien roi de France, trônaient en haut de baldaquins transportés par certains participants. La symbolique du carnaval était donc fortement mise en valeur. Le défilé s’est terminé aux alentours de 19 heures place de la République.

N.G 

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