L’homme déclare ne pas se souvenir des faits. Ce trentenaire, ressortissant comorien en situation irrégulière a expliqué qu’il se rendait chez sa belle-mère vers 9h ce vendredi matin, avec la ferme intention de retrouver sa compagne, qui s’était réfugiée chez sa mère. Là, les choses prennent rapidement une tournure violente. Selon sa version, il se saisit de son upanga qui se trouvait dans son sac pour aller aux champs.
Pour la suite il ne se souvient plus. C’est en tout cas sa ligne de défense pour l’instant. Les faits sont racontés par les témoins de la scène, sa femme, ses deux belles-sœurs. Il se saisit donc de son upanga et frappe sa femme à plusieurs reprises, puis se porte contre la belle-mère et frappe avec une rare sauvagerie, dont un revers, porté au cou qui lui tranche la carotide. Puis, enragé, il assène des coups à sa belle-sœur et son petit beau-frère, âgé de tout juste 9 ans. La seconde belle-sœur assiste prostrée à la scène.
Une infirmière qui entend des cris se porte elle aussi au devant de la scène, elle sera le cinquième témoin du massacre. La suite est connue, le meurtrier s’enfuit dans la brousse où il se cache durant 2 jours avant de se rendre aux gendarmes. Sa femme est grièvement blessée, toujours en soin à l’hôpital, mais ses jours sont hors de danger, les autres victimes sont touchées plus légèrement, mais tous sont extrêmement choqué par la violence de la scène.
Le meurtrier a été présenté au juge d’instruction et placé en détention provisoire au terme de son audition. Il est apparu abattu face au juge, n’a pas nié sa participation au crime. Il a juste ajouté qu’il ne se souvenait plus des circonstances exactes. Il sera soumis dans les semaines à venir à une expertise psychiatrique, même si son cas ne révèle pas, pour l’instant, d’antécédent de violences.
Pour le procureur Garrigue, il s’agissait du premier « véritable » meurtre commis à Mayotte depuis son arrivée en décembre 2013. Par conséquent, même si le fait divers apparait particulièrement horrible, on peut considérer Mayotte comme un territoire épargné, en ce qui concerne les crimes et en particulier les meurtres. Dans cette affaire, il appartient désormais au juge de déterminer quand aura lieu la reconstitution du crime.
Adrien Theilleux
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