Adieu à la dernière chatouilleuse

Après une longue vie de combat politique, Zéna Boinali, épouse Méresse, a rendu les armes ce samedi 12 avril à l’âge de 79 ans, suite à une longue maladie. L’annonce du décès de la dernière chatouilleuse a d’abord eu l’effet d’une onde de choc. Des quatre coins de l’île, les Mahorais, toutes catégories confondues, se sont mis en route vers le domicile familial de la défunte à Pamandzi, quartier Sandravoingue, pour un dernier adieu à l’une des figures emblématiques de la lutte pour Mayotte française et bras droit incontesté de Zéna Mdéré, l’icône de ce combat.

Les femmes étaient les plus nombreuses et les premières à défiler sans discontinuer devant la dépouille mortelle de celle qu’elles nommaient affectueusement la mère Méresse.

Pas de larmes, mais un profond chagrin qu’exprimaient en choeur, les chants du chengué, sorte de prière de rassemblement accompagnant tous les grands événements à Mayotte.

Face à l’ampleur de l’afflux de la population dans sa commune, le nouveau maire de Pamandzi Mahafourou Saïdali annonce des dispositions spéciales.
L’affrètement de bus pour assurer la navette à l’arrivée des barges à Dzaoudzi. De son côté, le conseil général décide de prolonger cette mesure sur l’ensemble de l’île et annonce la gratuité de la barge pour faciliter la circulation de la population entre Grande-Terre et Petite-Terre.

A la fin de la matinée, Pamandzi était noire de monde. Toutes les personnalités politiques que compte Mayotte se sont déplacées pour rendre un dernier hommage à celle qui fut aussi la première femme à entrer au Conseil général. En déplacement à l’extérieur, le préfet de Mayotte s’est fait représenté officiellement par le secrétaire général de la Préfecture, François Chauvin.

Tous les corps d’armes étaient également représentés au plus haut niveau. Outre les personnalités, beaucoup d’anonymes qui ont connu la génération des chatouilleuses, mais également des jeunes portés par l’aura de ces personnalités qui ont marqué l’histoire de leur île ou tout simplement venus exprimer la reconnaissance « à celles qui ont permis le développement de Mayotte », ont confié certains parmi eux.

Par milliers, les Mahorais ont bravé le soleil de plomb pour toucher ou porter sur leur dos le cercueil de Zéna Méresse, jusqu’à son dernier demeure. Un adieu de toute une population à une mère, à une combattante, en reconnaissance de son engagement pour que Mayotte demeure au sein de la France.

KES

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