Le problème est récurrent à Mayotte, de nombreux immigrés roulent sans permis à Mayotte, du moins sans permis valable sur le territoire français. Faute d’argent et/ou de temps ces derniers ne peuvent pas se mettre en règle et prenne le risque de conduire. C’était le cas de quelques affaires hier au tribunal correctionnel, notamment celui d’un Comorien multirécidiviste en la matière, sauf que cette fois-ci, il a causé un accident grave.
Les faits remontent à l’année dernière quand le père de famille de six enfants décide d’emprunter le camion d’un ami pour se rendre en forêts et récupérer des fagots de bois. Sur la route, au moment de croiser un scooter, la roue de secours se détache accidentellement du camion avant de percuter le motocycliste. Ce dernier finira au sol, la jambe brisée et 60 jours d’incapacité totale de travailler (ITT). Le chauffeur du camion jure s’être arrêté pour porter secours à la victime qui elle, l’accuse d’avoir voulu le convaincre de ne pas prévenir les gendarmes en échange d’une somme d’argent.
Le procureur qui soulignait la triste banalité des faits à Mayotte, a voulu attirer l’attention du juge sur le casier judiciaire de l’appelé. Ses déboires ont commencé en 2010 avec une première interpellation pour conduite sans permis puis de nouveau en 2013, à trois reprises.
« Vous allez rendre quelqu’un tétraplégique »
Agacé le président du TC en profite pour rappeler que le prévenu est le père d’un enfant handicapé. « En continuant à conduire sans permis, vous allez finir par causer un accident encore plus grave et rendre quelqu’un tétraplégique », explique le juge. Sous ses critiques, le prévenu a réitéré ses excuses auxquelles le tribunal s’est empressé de répondre que ce n’est pas suffisant.
L’avocat de la victime a quant à lui voulu faire remarquer à l’audience, le fait que son client a aperçu il y a quelques semaines, l’auteur de son accident au volant d’un camion. « Vous n’avez pas de frères jumeau à ce que je sache ? », demande le magistrat. Ce à quoi le prévenu répond par la négative tout en niant avoir repris la route depuis l’accident. « Mon client ment, dois-je en conclure », argumente ironiquement l’avocat.
S’en suit un regard envoyé par le prévenu à la victime qui n’a pas échappé à l’œil du président du TC. Ce dernier a rapidement mis en garde l’individu contre toute intimidation. Dans son plaidoyer, le procureur s’interrogeait sur les intentions du prévenu par la suite. « Au vu de son casier, que faut-il faire pour qu’il arrête ce comportement irresponsable et qui ne prend pas compte des précédentes condamnations », avant de conclure, « j’espère que vous allez prendre du plomb dans la tête et que vous comprenez que la prochaine fois ce sera une garde à vue et incarcération à Majicavo ».
G.D
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.