Un jeune Mahorais vient de signer le deuxième épisode de sa série, totalement auto-produite, FBI Mayotte, qui rencontre déjà un grand succès sur les réseaux sociaux. Un projet porté par une bande de copains, soucieux de prouver à toute l’île que Mayotte ne manque ni de talent ni de créativité.
Plus de 22.500 vues en seulement trois jours. Il faut dire que la dernière production de Naftal-Dylan Soibri n’a rien a envier à celles d’une grande chaîne de télévision. Pourtant, le jeune Mahorais a totalement auto-produit sa mini-série, FBI Mayotte. Les acteurs ? Ses copains d’enfance. Les lieux de tournage ? Les rues de Petite-Terre. L’intrigue ? Une sombre histoire d’intoxication au poutou de Mama Brochetti pour éponger les dettes d’un manzaraka… Une réalisation 100% made in Mayotte, pour montrer que l’île regorge de talents et dédier à ses habitants un contenu à leur image.
« Avec l’équipe, on s’est dit qu’il n’y avait pas vraiment de série à Mayotte. On avait fait Wassi l’année dernière, qui avait été diffusée sur Mayotte la 1ère, puis on s’est rendu compte que les Mahorais préféraient l’humour », commente Naftal-Dylan Soibri, qui a tenu, dans l’épisode deux de FBI Mayotte, à faire un clin d’œil au comédien Khams, figure de l’humour mahorais, décédé en juin dans un accident de jetski.
Tournage en un week-end
« Le premier épisode ? C’était un peu pour amuser la galerie », sourit le patron de la société ND Production. « Et finalement, ça a beaucoup mieux marché que ce qu’on espérait, y compris en dehors de Mayotte, et on nous a demandé une suite. » Amuser la galerie, oui, mais pas question de tomber dans l’amateurisme. « On a investi avec nos propres moyens, soit 4.000 euros pour l’épisode 2 de FBI Mayotte, et tout a été tourné en un week-end », commente encore le réalisateur. « Sur place, on a les compétences, les moyens techniques, les techniciens et beaucoup de talent. C’est aussi une façon de redorer l’image de Mayotte au-delà de la délinquance et de la violence. J’espère que tout cela va permettre de créer des vocations ! »
Une vocation pour laquelle Naftal-Dylan Soibri s’était engagé, quelques années plus tôt, dans un BTS audiovisuel à Paris, complété par une formation dédiée au cinéma. Diplôme en poche, il décide de rentrer à Mayotte pour s’y lancer en tant que producteur. « J’ai pensé que mon pays en avait besoin et je voulais développer le secteur à l’échelle de l’île. Au début, c’était compliqué, mais petit à petit, les projets commencent à voir le jour. » Preuve en est, il est devenu le producteur de l’émission culinaire Zana Za Maoré, diffusée sur Mayotte la 1ère et a, en sus de nombreux spots publicitaires, réalisé l’un des clips du chanteur Goulam. La qualité de son travail lui a même valu d’être repéré par Youssoufa Mass, qui a lui-même réalisé la série Force & Honneur pour Canal+, ainsi que les clips de Djadju, Soprano et La Fouine. Une belle reconnaissance pour l’enfant de l’île, qui regorge encore de projets, parmi lesquelles une émission inter-villages, tournée à Mayotte, évidemment. Gardez l’œil ouvert…
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