{xtypo_dropcap}"L'{/xtypo_dropcap}objectif est qu'à terme chaque kW/heure soit utilisé utilement." C'est dans cet esprit, annoncé par son directeur Augusto Soares dos Reis, que la société EDM a décidé de travailler en étroit partenariat avec le vice-rectorat dans la sensibilisation des jeunes aux économies d'énergies. Présenté mardi dans une classe de sixième du collège de Koungou, le kit pédagogique "Les économies d’énergie à la maison avec Ouzouri" a été élaboré sur une initiative d'EDM, en collaboration avec le vice-rectorat, l'Ademe et le conseil général et distribué dans chacun des 18 collèges de l'île.

Le kit permet de faire une animation d’une heure avec une classe, le public visé est avant tout les classes de sixièmes. Il comporte une affiche grand format représentant la maison de la famille "Têtenlair", partie à un voulé en oubliant ses bonnes habitudes. Ouzouri guide les enfants dans la maison qui doivent se livrer à la chasse au gaspillage en pointant les irrégularités : télévision ou climatiseur laissés allumés, robinet qui coule, etc.

Cet exercice permet d'intégrer les gestes simples du quotidien qui permettent de diminuer le gaspillage d'énergie et de se familiariser avec certains aspects d'optimisation de la consommation d'une maison : isolation, chauffe-eau solaire… Le kit comprend également quelques posters qui présentent la façon dont est produite l'électricité dans l'île, ainsi qu'un guide de l'"éco-attitude" destiné aux enseignants, qui présente 40 gestes simples pour économiser l'énergie. L’animation se termine par un quizz de dix questions sur les éco-gestes.

"Ce kit est évolutif", précise M. Soares dos Reis, "nous attendons des retours des classes qui l'utiliseront pour l'améliorer chaque année." "Il est très important de travailler avec les jeunes générations car se sont les consommateurs de demain", poursuit le directeur d'EDM, qui a tenu à saluer l'engagement du vice-rectorat dans ce domaine sous formes d'actions concrètes. "Sans le vice-rectorat ce projet n'aurait pas existé."

 

1,6 hectare de panneaux s(c)olaires

 

Dans la classe, aux côtés du professeur de SVT, plusieurs agents de l'entreprise Tenesol répondent aux questions des jeunes sur les économies d'énergies. Plus tôt dans la journée, leur directeur s'est associé à MM. Cirioni et Soares dos Reis pour inaugurer les 2.400m² de panneaux solaires posés sur le toit de l'établissement, la plus grosse installation photovoltaïque de l'île à ce jour. D'une puissance de 350 kilowatts, cette installation permettra d'alimenter environ 350 foyers et n'est que la première d'une longue série.

L'entreprise Tenesol doit installer des panneaux solaires sur les toits du collège de Passamainty en juillet pour une puissance de 437 kW, puis sur les collèges de M'gombani (246 kW) et Dembéni (217 kW) d'ici à fin 2009. L'entreprise SCEM installe actuellement des panneaux sur le toit du collège de M'tzamboro (175 kW), avant de s'attaquer à celui de Tsingoni (215 kW). "Nos futures constructions intégreront toutes des panneaux photovoltaïques sur leurs toitures", précise le vice-recteur. Au total, les installations sur ces six établissements représenteront une surface de 1,6 hectare, pour une puissance de 2,4 mégawatts.

Au-delà de l'avancée que cela représente pour l'énergie solaire dans l'île, M. Pistarino, directeur de Tenesol, a tenu à préciser l'impact de tels marchés sur l'emploi à Mayotte. Après avoir débuté avec des agents venus de la Réunion, l'entreprise a embauché 5 CDD en 2008, dont 3 se sont transformés en CDI de chefs d'équipes. Pour 2009, elle embauche 32 personnes, dont 18 affectées aux installations sur les collèges. Douze autres seront affectées à la mise en place de la centrale sur le site d'EDM d'une puissance d'un mégawatt, la première réalisée par l'entreprise.

Actuellement, aucune formation spécifique à ce domaine n'existe à Mayotte et en Métropole. Le personnel est donc formé dans l'entreprise, à la Réunion et sur place. Impressionné par l'impact en matière d'emploi, le vice-recteur a tenu à rappeler qu'il ouvrait un BTS électrotechnique dans le futur lycée de Dembéni, et qu'une formation professionnelle dans le photovoltaïque, type FCIL (formation continue d'initiative locale), en partenariat avec les entreprises locales, était tout à fait envisageable.

 

Hélène Ferkatadji