29/06/2010 – IEDOM : Synthèse du rapport annuel 2009

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}uite à la crise financière survenue aux Etats-Unis à l'été 2007, accompagnée de la crise économique qui s'est propagée à l'ensemble des régions au deuxième semestre de l'année 2008, un redémarrage de l'activité mondiale a été observé et s'est consolidé au cours de l’année 2009. L'amélioration du climat des affaires, constaté dans les pays avancés au second semestre 2009, s'explique en grande partie par l'amélioration des conditions financières et par les plans de relance mis en œuvre. Le rebond de la demande des pays émergents a permis au commerce mondial de redémarrer après deux trimestres de chute. L'inflation s'est inscrite dans une tendance baissière sous l'effet conjugué d'une moindre demande, de la hausse du chômage et de la baisse du prix de l'énergie.

A Mayotte en revanche, le ralentissement de l'activité économique, déjà perceptible au dernier trimestre 2008, s'est accentué en 2009. Les principaux indicateurs ont montré de réels signes d'essoufflement, à l'exception de l'évolution favorable des prix à la consommation. Ce climat morose a été renforcé par les difficultés financières de la Collectivité départementale de Mayotte.

 

Net ralentissement de l'inflation et légère détérioration de l'emploi

Après plus de trois ans d'inflation bien supérieure à celle de la France entière, la hausse des prix a retrouvé le niveau national. Elle s'établit à 0,9% en glissement annuel, en inflexion sensible par rapport à 2008 (5,1%). L'environnement globalement moins favorable s'est traduit par une détérioration du marché du travail. Au cours de l'année 2009, 3.088 offres d'emploi ont été enregistrées par les services de Pôle emploi (-19% par rapport à 2008) pour 12.585 demandeurs d'emploi enregistrés.

 

Une consommation des ménages en repli et un investissement au ralenti

En dépit de la revalorisation du Smig au 1er juillet 2009 et de l'évolution favorable des prix, la consommation des ménages s'est essoufflée en 2009, particulièrement au 4ème trimestre, période pourtant généralement propice à la consommation. En 2009, seules les importations de produits alimentaires ont progressé, largement tirées par les importations de riz (+31,6%); en revanche, les importations de biens d'équipement ménager et de produits textiles sont en repli. Les ventes de véhicules neufs ont également fortement baissé (-34,1%), après un net ralentissement en 2008.

L'investissement des ménages demeure bien orienté bien qu'en net ralentissement par rapport aux années précédentes. L'encours de crédits à l'habitat a progressé de 8,7% en glissement annuel au 31 décembre 2009 (+21,6% en 2008), s'établissant à plus de 107 millions d'euros.

 

Recul de l'activité et de l'investissement des entreprises

La détérioration de l'activité perçue depuis le 4ème trimestre 2008 s'est poursuivie sur l'ensemble de l'année 2009. A fin 2009, l'indicateur du climat des affaires (ICA) se situe en dessous de la moyenne de longue période, quoique en légère amélioration par rapport à la fin 2008.

L'allongement continu des délais de paiement des clients, problème désormais récurrent qui pourrait s'amplifier en raison des difficultés financières auxquelles sont confrontées les collectivités locales, et l'alourdissement des charges d'exploitation ont entraîné une dégradation des situations de trésorerie.

Avec des carnets de commande au plus bas qui tardent à se renouveler, l'investissement des entreprises a été mal orienté, ce qui s'est traduit par un recul des importations de biens d'équipement professionnel (-34%) et des ventes de véhicules utilitaires (-28,7%). Les indicateurs de vulnérabilité financière des entreprises ont également enregistré une nette dégradation. A fin décembre, les créances douteuses nettes sur les entreprises détenues par les établissements de crédit installés localement atteignent plus de 9 millions d'euros (en progression de 32% sur un an).

 

Des importations et des exportations en recul

Sur l'ensemble de l'année 2009, les importations de marchandises sont en baisse de 3% (en valeur hors hydrocarbures) par rapport à 2008. Les exportations sont également en repli (-4%), même en tenant compte d'une croissance (+5%) des réexportations de marchandises (véhicules d'occasion, biens électroménagers, etc.). Seulement 15% des exportations concernent des produits propres à Mayotte (ylang-ylang et poissons d'élevage) et celles-ci sont en nette baisse (-35%).

 

Des situations mitigées au niveau sectoriel

Pour la deuxième année consécutive, la quasi-totalité des secteurs enregistrent une diminution du courant d'affaires. Seuls le tourisme et l'agro-alimentaire semblent terminer l'année sur une note favorable. En rupture avec la conjoncture très favorable observée depuis 2005, le secteur du commerce est resté atone, les anticipations d'une reprise de l'activité en fin d'année ne s'étant pas concrétisées. Le BTP a souffert du difficile remplissage des carnets de commande et a connu une dégradation du climat d'affaires tout au long de l'année, ce que confirme la contraction du tonnage de ciment importé (-22% par rapport à 2008). Malgré une dynamique timide de l'activité, le bilan sur l'année du secteur agro-alimentaire révèle un climat assez favorable des affaires et l'activité du secteur touristique et de l'hôtellerie s'est redressée sur la fin de l'année.

 

Essoufflement de l'évolution de l'épargne collectée et des crédits octroyés

A fin 2009, l'encours global des actifs financiers détenus à Mayotte représente 345 millions d'euros, en hausse de 5% sur un an (contre +7% à fin 2008). A 484 millions d'euros, l'encours brut total des crédits consentis par les établissements de crédit installés localement progresse de 4% sur un an, après une croissance de près de 20% entre 2007 et 2008. L'encours de crédits sains ne progresse que de 2,6% (+20% à fin 2008). Le taux de créances douteuses brutes (5,3%) croît de 1,3 point en un an, traduisant une dégradation de la qualité du portefeuille.

Les concours accordés aux entreprises par les établissements de crédit installés localement (215 millions d'euros, soit 47% du total de l'encours sain) se contractent de 4%, après une croissance de plus de 31% à fin 2008. Les concours aux ménages (214 millions d'euros, soit un peu moins de 47% du total de l'encours sain) ne progressent que de 3,4%, après une croissance de plus de 21% à fin 2008.

 

Source : Iedom, synthèse du rapport annuel 2009

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1113

Le journal des jeunes

À la Une