29/02/2008 – Crise anjouanaise – L’ultime médiation a échoué

Sinon, il s’exposerait aux conséquences d’une intervention militaire de l’armée nationale qui semble bénéficier de l’appui de l’Union africaine et de certains pays amis. Lors de son récent séjour à Moroni, le ministre des affaires étrangères de la Tanzanienne, avait déjà clairement signifié les termes de cet “ultimatum”, en laissant aux autorités illégales d’Anjouan le choix entre la reddition aux forces de l’Union Africaine ou la résistance à l’assaut des troupes de l’armée comorienne et de l’UA.
Une option qui exposera l’ex-chef de l’exécutif d’Anjouan à sa capture et à sa traduction devant un tribunal pour crime de guerre, avait ajouté Bernard Kamillius Membe au cours de sa brève conférence de presse donnée à Moroni lundi dernier, après avoir rencontré son homologue Ahmed Ben Said Jaffar.
Après le séjour de Mutsamudu qui n’a duré que 3 heures, la délégation de la communauté internationale a regagné Moroni avec un sentiment de déception et d’inquiétude, craignant sans doute la suite des événements après cet énième revers diplomatique qu’elle vient d’essuyer.
Elle a été immédiatement reçue, en début de soirée, par le chef de l’Etat, Ahmed Abdallah Sambi, à qui ils ont rendu compte des résultats de leur initiative avortée. Par la voix de son ministre des relations extérieures, le gouvernement de l’Union “a pris acte” de ce nouvel échec, mais cette fois “il n’y a plus de temps à perdre”, dit-il, et les jours qui viennent seront décisifs car “nos partenaires extérieurs ont aujourd’hui compris que nous n’avons guère d’autres solutions que celle du recours à la force” pour rétablir l’autorité de l’Etat sur l’île d’Anjouan, en proie à une rébellion sécessionniste depuis 1997.
A sa sortie du palais de Beit Salam, l’envoyé spécial de l’UA, Francisco Madeira a déclaré à la presse que “bientôt vous verrez des preuves” de l’engagement de l’UA au coté du gouvernement comorien pour lui apporter son appui à la résolution définitive de la crise anjouanaise.
Pour sa part, le représentant de la Ligue des Etats arabes a affirmé à sa sortie de Beit-Salam le soutien de son organisation à la décision de l’Union africaine. “Nous avons offert à Mohamed Bacar deux possibilités pour une issue pacifique à la crise, mais il n’a pas entendu notre message. A présent la machine est marche et l’UA a entamé les préparatifs de cette opération” de rétablissement de l’ordre pour la tenue d’une élection organisée selon des normes acceptées par la communauté internationale, a-t-il ajouté.
Au vu de l’intransigeance manifeste et très médiatisée de la partie anjouanaise, les observateurs politiques s’interrogeaient encore sur les chances de succès de cette ultime médiation, décidée en marge du dernier sommet ordinaire de l’UA, tenu à Addis-Abeba du 31 janvier et 2 février, et au cours duquel le président Sambi avait officiellement annoncé sa décision de recourir à l’option militaire pour rétablir l’ordre à Anjouan.
M. Madeira a expliqué les deux propositions faites au colonel Bacar, notamment “la possibilité d’un exile à l’étranger”. Son acceptation permettrait le déploiement de l’AMISEC. Mais le refus des deux offres fermait la porte à toute nouvelle négociation, dit-il.
Et le diplomate de préciser que l’objectif est “de minimiser au maximum possible les dégâts et les effets collatéraux pour les populations civiles”. Quant au débarquement, “nos forces s’y préparent, et dans quelques jours vous les verrez débarquer à Moroni et Anjouan sera libérée”, conclut l’envoyé spécial.
Quatre pays de l'UA ont déjà promis un appui en troupes et logistiques (Sénégal, Tanzanie, Soudan et Libye), et la France aurait manifesté sa disponibilité à assurer leur acheminement vers l’archipel. Les préparatifs d’un probable débarquement militaire semblent par ailleurs “très avancés” selon le chef d’état-major de l’Armée nationale de développement qui attendait l’arrivée des hélicoptères pour boucler le dispositif.

El-Had Said Omar

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