Le concept, lancé officiellement lundi par EDM, a de quoi séduire et présente des avantages bilatéraux. Pour le consommateur, d'abord. Finies les coupures pour impayés, et les majorations de rétablissement de la ligne. Oublié, le casse-tête du paiement par virement bi mensualisé, et au diable les éternelles files d'attente aux guichets du chef-lieu. Pour le fournisseur ensuite, qui s'épargne là les tracas et le coût des relances en tout genre tout en se dotant d'une parade implacable au faible taux de bancarisation de la population mahoraise.
A l'essai depuis quelques mois chez un panel de consommateurs, les recharges Ankiba sont désormais distribuées par le magasin Krishna, situé à l'entrée du village de Tsararano, dans la "commune pilote" de Dembéni. "Nous embrassons le concept, car il permet à nos administrés d'épargner du temps et le coût du transport jusqu'à Mamoudzou. Surtout, c'est un vrai service de proximité dont les communes mahoraises ont un grand besoin", explique Hamada Soihibou, maire de Dembéni.
Et les responsables d'EDM ne doutent pas du succès de la formule : "nous espérons équiper 800 clients avec Ankiba d'ici la fin de l'année", livre Nassim Saïdboana, chargé de mission clientèle. La diffusion généralisée de l'offre, actée pour le deuxième trimestre 2009, sera garantie par un – ou plusieurs, selon le nombre d'habitants – distributeur Ankiba dans chaque commune. EDM consulte actuellement les candidats potentiels : des propriétaires d'épiceries ou de magasins de marchandises générales, situés au coeur des villages ou à proximité des carrefours, croisements routiers et autres lieux de passages.
Un vrai service de proximité en avant-première nationale
Ankiba fonctionne comme suit. Le client doit au préalable se doter d'un compteur numérique, composé d'un petit écran et d'un clavier. Avec ce nouveau compteur, le client reçoit une carte magnétique nominative, affiliée au numéro de son compteur. Sur présentation de cette carte dans les points de vente du réseau (guichets EDM, épiceries de villages), il peut acheter du "crédit électricité", sous un montant minimum de 20 euros. Le point de vente délivre alors un code à 20 chiffres à pianoter sur le clavier de son compteur pour créditer le montant de la recharge.
Les frais d'accès au service sont facturés 45 euros par EDM, et l'installation 40,05 euros, mais les souscripteurs récupèrent leur caution client de 30 euros. Soit un coût total de 55,05 euros. Selon M. Le Trionnaire, responsable du pôle clientèle chez EDM, "cette option se destine plutôt aux foyers et aux entreprises dont les besoins en électricité restent modestes, dans l'ensemble compris entre 3 et 9 kilowatts, ce qui correspond actuellement à 95% de nos clients".
Pour exemple, une recharge de 20 € correspond, en moyenne, à 21 jours de consommation pour une puissance de 3 kilowatts, soit 15 ampères. Le prix du kilowatt-heure reste le même que pour toutes les offres d'EDM, mais la tarification est monophasée. Pas d'heures creuses avec cette option, donc.
Soutenu par EDF, le projet doit faire ses preuves à Mayotte, où il est officiellement lancé en avant-première nationale. Le procédé, diffusé à 4 millions d'exemplaires à travers le monde sous diverses variantes, intéresse déjà les Réunionnais et les Guadeloupéens.
François Macone
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