{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a tournée vice-rectorale de la rentrée, c'est une machine bien rodée. Accompagné de son équipe restreinte, Jean-Claude Cirioni déambule dans une école maternelle, une élémentaire puis un établissement secondaire, discute avec les directeurs, les enseignants, salue les enfants, vérifie la bonne marche de cette journée de démarrage, et passe à l'étape suivante. Thématiques de cette rentrée 2009 qui s'est déroulée en Petite Terre : le lavage des mains (voir encadré), grippe A oblige, et l'accueil des enfants dans le premier degré. A commencer par la maternelle qui se doit d'accueillir à compter de cette année tous les enfants de 4 ans en moyenne section.
Avant les grandes vacances, le vice-recteur avait annoncé avoir tous les postes nécessaires à cette mesure et prévenu que si les locaux ne suivaient pas, il organiserait des rotations. "Je préfère voir des écoles en rotation que des enfants dans la rue." A Labattoir 6, vaste maternelle qui accueille 288 enfants, les classes comptent en moyenne 32 élèves, ce qui représente la moyenne sur toute l'île selon M. Cirioni, qui en profite pour rappeler que la promesse de Fillon sur un maximum de 28 par classes ne concerne que l'élémentaire…
A Labattoir 6 a été créée cette année une classe double niveau petite/moyenne section, pour éviter de faire cohabiter une classe surchargée avec une autre en sous-effectif. Un dispositif étendu à plusieurs établissements, que le vice-recteur salue et entend voir mis en place en élémentaire, parce qu'il permet à la fois de respecter l'effectif maximum de 28 et de "faire évoluer les pratiques pédagogiques des enseignants". Le système est en effet jugé profitable aux élèves comme aux maîtres.
Mettre en place les horaires métropolitains avec cantine
Un système de double niveau que le directeur de l'école élémentaire de Labattoir 2 entend bien mettre en place rapidement pour harmoniser ses effectifs de classes, qui tournent autour de 26 élèves. "C'est une école située dans une zone à forte densité, ce qui signifie que cet effectif peut être respecté partout", rappelle M. Cirioni, qui précise que le vice-rectorat a mis en place une "cellule de réaction rapide", pour régler au fur et à mesure les problèmes d'effectifs et être opérationnels le plus rapidement possible.
Le vice-recteur profite de cette visite pour exposer au préfet Hubert Derache et au maire de Labattoir son projet d'instaurer dans une école – qui n'a pas de rotation – les horaires métropolitains, soit 8h30–16h30, avec pause déjeuner de 2 heures. "Ceci nécessite bien sur un travail avec les maires pour mettre en place une collation correcte à midi. Je souhaiterai instaurer ceci dans une école par circonscription, pour montrer que c'est possible et ensuite le généraliser."
Le projet pourrait bien démarrer cette année, le vice-recteur attend de trouver un fournisseur de collation fiable sur Mamoudzou pour débuter dans une école au deuxième ou troisième trimestre. "A terme, on pourrait mettre en place des cuisines centrales par circonscription… mais quand nous y arriverons je ne serais plus là !"
La tournée s'achève au lycée de Pamandzi, qui inaugure cette année sa toute nouvelle extension, l'occasion de montrer les bienfaits des bâtiments modulaires chers au vice-recteur, qui ont accueilli toute l'année dernière une partie des élèves du lycée et sont réutilisés cette année pour ceux du collège de Pamandzi qui doit lui aussi être agrandi.
Enseigner enfin le français comme langue étrangère
Bâtiment esthétique conçu par JVO, qui offre une vue imprenable sur le lagon et sa barrière de corail, l'extension comprend 28 salles et accueille deux tiers des effectifs de l'établissement qui dépasse de peu les 1.000 élèves. Evoquant cette extension qui a coûté près de 9 M€, M. Cirioni estime que François Fillon n'a pas exagéré en parlant d'"investissements massifs" dans l'éducation à Mayotte. "En 5 ans, le budget à doublé", rappelle le vice-recteur.
Autre promesse du Premier ministre lors de sa visite dans l'île, le deuxième lycée de Mamoudzou existera lorsque le vice-recteur aura trouvé un terrain, avec l'aide du président du conseil général et du maire de Mamoudzou qu'il doit rencontrer à ce sujet en septembre. Avant cela, le lycée de Dembéni sera sorti de terre. Les travaux doivent débuter dans les mois qui viennent pour une ouverture à la rentrée 2010. Une rentrée 2010 que le vice-recteur est parti dès lundi soir "négocier à Paris avec le ministre Luc Chatel", notamment l'ajout de postes pour l'accueil des enfants dès 3 ans qui sera obligatoire.
Parmi tous les nouveaux postes obtenus cette année (voir encadré), le vice-recteur compte désormais plusieurs inspecteurs d'académie – inspecteurs pédagogiques régionaux pour étoffer son équipe. Sur ces quatre IA-IPR, comme on les appelle dans le jargon, l'un est spécialisé en français langue étrangère (FLE) et sera la pierre angulaire du combat que mène le vice-rectorat pour la maîtrise du français. Cette inspecteur en FLE travaillera autant dans les collèges où des heures supplémentaires ont été dégagées pour la pratique du français qu'à l'IFM avec les instituteurs stagiaires.
A ses côtés, un IA-IPR spécialisé en mathématiques, un autre en sciences et techniques de gestion pour travailler sur le niveau des bac STG et un dernier spécialisé en anglais, qui doit mettre en œuvre le cadre européen des langues vivantes. Avec tout son staff, le vice-recteur fera un bilan officiel le 10 septembre de la rentrée dans cette "académie en plein boom".
Hélène Ferkatadji
Les chiffres de la rentrée 2009
77.643 élèves prévus dont :
Primaire :
- 48.993, soit +5,7% par rapport à 2008
- 12.821 en maternelle
- 30.720 en élémentaire
- 5.452 en primaire PPF
Secondaire :
- 28.650, soit +7,7% par rapport à 2008 (hors UFA)
- 19.620 en collège
- 6.293 en lycée
- 107 en Segpa
- 290 en UFA
559 créations de postes dont :
Dans le 1er degré :
- 100 postes représentant des créations nettes (dont 40 accueillent les sortants de l'Institut de formation des maîtres)
- 120 postes consacrés à la session 2009 du concours
- 250 postes consacrés à l'intégration (passage d'instituteur CDM à instituteur Etat)
Dans le 2nd degré :
- 100 postes d'enseignants
- 2 postes d'infirmiers scolaires
- 2 postes d'agent
- 19 équivalents temps plein d'assistant d'éducation
- 2 postes d'inspecteurs d'académie
- 3 postes de direction : principal du K2, et proviseurs adjoints à Kahani et Dzoumogné
- 1 poste d'ingénieur régional des travaux publics
Les nouveautés de la rentrée
– Généralisation de l'option mathématiques et physique informatique en lycée grâce à son ouverture au lycée de Chirongui
– Ouverture d'une UPI au collège de Passamainty
– Ouverture d'une nouvelle Segpa au collège de Dzoumogné
– Ouverture des niveaux 5e Segpa aux collèges de Dembéni, Kawéni et Tsingoni à la suite de la 6e ouverte en 2008
– Option mathématiques désormais proposée en série L au lycée de Chirongui
– Option mathématiques désormais proposée en série ES et S au lycée de la Cité du Nord
– Les 6e de la Cité du Nord ont déménagé cette année au collège de M'tsangamouji qui accueillera progressivement les autres classes pour faire de la Cité du Nord un lycée uniquement
– Généralisation de tous les bacs pro en 3 ans
– Accentuation du caractère général et technologique du lycée de Mamoudzou par l'intégration des secondes précédemment implantées au collège de Doujani
– Affirmation du caractère professionnel du lycée de Kawéni par l'intégration des sections d'enseignement professionnel (SEP) précédemment implantées au lycée de Mamoudzou
Se laver les mains contre la grippe A
C'était la question posée à chaque classe visitée ce lundi par le vice-recteur et le préfet : "qui s'est lavé les mains ce matin ?" En primaire, le nombre de mains levées est… inquiétant. Au lycée évidemment, on s'approche de la majorité. Cet intérêt soudain pour l'hygiène vient bien sûr du risque de grippe A/H1N1, contre laquelle le vice-rectorat et la Dass font de la prévention de masse.
Des affiches dans toutes les classes sur les règles d'hygiène et les premiers symptômes de la maladie, une plaquette bilingue pour chaque élève ainsi qu'un savon, constituent le kit de base. Au-delà de 3 cas, le préfet a la possibilité de fermer une classe, voire une école. A un niveau plus élevé, le vice-rectorat travaille avec le ministère à l'élaboration d'un plan pour la diffusion des cours à domicile, si l'épidémie atteignait une grande partie de la population.
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