28/08/2009 – Education : Enseignement primaire

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}vec près d'une dizaine d'écoles maternelles et un peu plus d'écoles élémentaires, le privé commence à compter dans le paysage scolaire de Mayotte. On est certes loin des 49.000 élèves scolarisés dans le public, mais chaque nouvelle ouverture faisant immédiatement le plein, on peut penser que la demande est là. C'est d'ailleurs la forte demande sur la zone de Combani qui a conduit des parents à monter une nouvelle association.

Aidée par l'école élémentaire Pomme Cannelle, présente depuis 11 ans, et la maternelle Kara Raouki Titi, l'école Nyamba a vu le jour cette rentrée. Installée quartier Filaoni, la nouvelle association propose déjà en maternelle une petite section et un double niveau moyenne/grande, et pour l'élémentaire un CP/CE1 et un CE2/CM1.

"En 1998 quand l'association s'est montée, il n'y avait qu'une classe de CP, installée dans une petite maison à Cavani", raconte la directrice de l'école Vanille Chocolat. "L'année suivante le CE1 a été créé, et ainsi de suite pour poursuivre la scolarité des premiers et profiter à d'autres."

Comme toutes les autres, cette petite école a été créée par des parents désireux d'offrir à leurs enfants la meilleure scolarité possible, dans un niveau de français correct. Ce sont d'ailleurs d'anciens parents, aujourd'hui partis, qui ont acheté le terrain zone Nel et fait construire l'école qui propose aujourd'hui une classe de chaque niveau, du CP au CM2. Dans les grandes lignes, toutes ces écoles fonctionnent comme les autres. Mêmes horaires, 7h15–12h15, même calendrier et mêmes programmes.

 

Programmes conformes et enseignants diplômés

 

"Il n'y a évidemment aucune obligation légale de suivre les programmes publics puisque nous n'y sommes pas rattachés, mais il y a une obligation morale", explique Isabelle, la directrice de Vanille Chocolat. "Cela fait partie de notre engagement auprès des parents, et nos enfants doivent arriver en 6e, ou dans leur nouvelle école pour ceux qui déménagent en cours de route, avec le même bagage que les autres."

"C'est pour nous une obligation déontologique", renchérit Dominique Baille, directrice de l'école les Flamboyants, la seule à être privée et non associative. La directrice et son mari sont d'ailleurs tous les deux issus de l'Education nationale : en arrivant à Mayotte elle était maître formateur et lui enseignant du secondaire.

Même chose pour les enseignants de ces écoles, s'il n'y a aucune obligation de diplôme, la majorité est issue de l'enseignement. Chez Pomme Cannelle, 4 enseignants sur 5 sont professeurs des écoles; aux Flamboyants seul deux débutent dans l'enseignement… En règle générale un niveau bac+3 est réclamé, bien que "nous sommes plus intéressés par l'expérience que par le diplôme", précise Isabelle de Vanille Chocolat.

Ce qui fait la différence et pousse les parents à dépenser pour la scolarité de leurs enfants, c'est par exemple les effectifs, qui tournent entre 23 et 26 élèves dans chaque classe. Autre argument avancé, le meilleur suivi des enfants, avec plus de facilité à communiquer avec l'enseignant ou la direction. Aux Flamboyants, qui propose deux classes de chaque niveau, de la maternelle au CM2, un dispositif "projet personnel de réussite éducative" est mis en place pour les enfants signalés en difficulté, qui sont pris à part quelques heures sur le temps scolaire par Bernard Baille pour un recadrage.

 

Le français, l'argument essentiel

 

A Vanille Chocolat, on met l'accent sur les devoirs à la maison. "Nous sommes très strictes là-dessus", annonce Isabelle, "et nous sommes clairs avec les parents : ce n'est pas parce qu'on paye l'école qu'elle doit tout faire. Ils doivent s'intéresser à la scolarité et veiller à ce que les enfants fassent leurs devoirs".

Autre argument d'importance pour les écoles privées : le niveau de français, des enseignants comme des élèves. Un argument qui n'importe pas qu'aux familles métropolitaines. "Les parents mahorais sont de plus en plus demandeurs pour les écoles privées", constate la directrice de Pomme Cannelle, une école qui a ouvert en 1998 pour 45 élèves, et qui en compte aujourd'hui 108. A Vanille Chocolat, les enfants "d'ici" (Mahorais, Indiens), sont plus nombreux que les petits métropolitains. "Les familles mahoraises sont nombreuses à avoir compris l'importance de la langue française, pas forcément dans un but précis d'études supérieures, mais de réussite tout court", estime Isabelle. "Pour quelques-uns qui ont des revenus moyens, c'est un vrai sacrifice budgétaire. Ils sont très impliqués et parlent tous français à la maison avec leurs enfants."

Même son de cloche aux Flamboyants, où Dominique et Bernard Baille constatent "une augmentation régulière du nombre d'enfants mahorais. L'enfant et l'éducation prennent de l'importance dans la société mahoraise. Les parents sont en majorité fonctionnaires ou instituteurs, pour certains c'est un vrai sacrifice." Les tarifs, dans les associations comme aux Flamboyants, tournent autour de 2.000€ l'année, ajoutés aux frais d'adhésion de 150 à 200€ selon les associations.

 

Un niveau incontestable

 

Parmi les autres avantages, il y a les petits à côté, les sorties, possibles grâce au financement des parents. "Nous organisons chaque année des manifestations pour récupérer un peu d'argent en plus", explique Isabelle de Vanille Chocolat, "une fête de Noël, une kermesse, un dîner en famille, qui permettent de financer l'achat d'ordinateurs, des sorties baleines, ou l'achat de livres supplémentaires."

L'an dernier, grâce à la motivation bénévole des parents, Pomme Cannelle a organisé un cross, des séances de cirque et un bivouac. L'école a également des conventions avec ses voisins : le golf, le GSMA qui prête son dojo, et le collège de Tsingoni qui prête son gymnase quand il est disponible. D'une manière générale, le niveau des enfants à la sortie de ces écoles est très correct, en témoignent les bulletins scolaires du premier trimestre de 6e que les collèges envoient dans l'ancienne école des enfants.

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Les écoles maternelles associatives

 

En Petite-Terre :

  • Apeem 0269.60.14.86
  • Les Colibris 0639.21.90. 49
  • Les Pitchounes 0269.60.04.96

 

A Mamoudzou :

  • AMPE 0269.61.16.58
  • Les P’tits loups 0269.61.17.23
  • Les Flamboyants (privé) 0269.61.55.17

 

A Combani :

  • Kara Raouki Titi 0269.62.79.20
  • Nyamba 0269.62.94.71

 

 

Les écoles élémentaires associatives

 

En Petite-Terre :

  • Jadessiane 0269.60.06.11
  • Maounga Dounia 0269.60.04.96
  • Les Colibris 0639.21.90. 49

 

A Mamoudzou :

  • Frimousse 0269.61.24.98
  • Les Flamboyants (privé) 0269.61.55.17
  • Vanille Chocolat 0269.61.71.99
  • Les Roussettes 0269.61.26.21
  • Couleurs d'épices
  • Ylang (Tsoundzou)

 

A Combani :

  • Pomme cannelle 0269.61.77.31
  • Nyamba 0269.62.94.71

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1113

Le journal des jeunes

À la Une