{xtypo_dropcap}H{/xtypo_dropcap}eureux ! C’est le sentiment qu’avaient les M’tsapérois samedi dernier à l’issue de leur rencontre contre Zamfi à M’tzamboro. Ils ne se sont pas gênés de l’exprimer en chantant “on est en finale !”, au grand désarroi des supporters et des joueurs nordistes. Pour la première fois depuis 1998, le Zamfi club de M’tzamboro ne remportera pas la coupe de Mayotte.
Deuxième du championnat et battu à deux reprises cette saison, le VCM ne s’est pas présenté en victime expiatoire. Au contraire, les hommes d’El Arif Mohamed Soilihi se montrent solidaires et déterminés. Si Zamfi démarre mieux la partie, les Rouges renversent la vapeur après le premier temps mort technique. Le passeur et capitaine Widadi Madi s’appuie sur quatre de ses attaquants.
Habituellement décisif, Mouhamadi Maoulida dit Babadi a bien été aidé par ses coéquipiers Issihaka Omar, Halilou M’voulana et le gaucher Anli Ahamada alias Bonzi. Les Rouges, dans la première manche, ont bien été aidés par la maladresse des attaquants m’tzamborois, notamment Maoulida Maambadi dit Bois-Rouge.
Leur avance culmine à 5 points au deuxième temps mort technique, mais va fondre comme neige puisque Zamfi va recoller au bon moment (22-22). Assadellah Mohamed alias Boudra sauvera tout de même une balle de set avant que son coéquipier Mohamed Mohamed place une balle dehors. Sur le service qui suit, le VCM défend becs et ongles et conclut la manche par Issihaka Omar (26-24).
Mené, Zamfi réagit dans la seconde manche. Boudra et Bois-Rouge ont un peu plus de réussite, mais les Rouges défendent admirablement et surtout ne lâchent pas. Les Bleus mènent pratiquement jusqu’au bout, mais le VCM égalise à 23 partout. Encore une fois, les M’tsapérois font la différence au bon moment (25-23).
Zamfi remonte deux sets de retard
Menés 2 manches à rien, les joueurs m’tzamborois ne semblent pas inquiets, tout comme leurs supporters. Il y a quelques semaines déjà, le scénario avait été le même et ils avaient fini par gagner. La suite leur donnera en partie raison puisque l’Orange mécanique va se mettre enfin en marche. A 19-9 dans la troisième manche, on se dit que les M’tzamborois vont finalement relancer la partie. Ils remporteront finalement la manche 25-18. La suivante sera aussi emportée par les M’tzamborois (25-19).
Au début du tie-break, l’ambiance est à son comble au sein du plateau. Les tambours m’tzamborois couvrent les voix des supporters m’tsapérois. Dans un premier temps, les Bleus du Nord font la différence par Bois-Rouge, aussi bien en attaque qu’au bloc (4-1). Mais, les M’tsapérois vont petit à petit serrer les boulons en contrant Ferdinand Saïndou, mais en bénéficiant de balles out m’tzamboroises.
Après le temps mort technique (6-8) et le temps mort demandé par Zamfi (6-9), le VCM prend une avance décisive. Avance qui sera annulée par un cinglant 4-0 de Zamfi (10-9). El Arif Mohamed Soilihi demande lui aussi un temps mort. La tension monte, les supporters continuent à chanter et danser. Anli Ahamada égalise sur une attaque croisée (10-10). Puis Bois-Rouge et Boudra manquent leurs attaques, avant que Rakibou Abdallah se fasse contrer par Bonzi et Issihaka Omar (10-13).
Malgré une réaction d’orgueil de Nahi M’kadara, c’est Widadi Madi qui marque le point décisif en feintant une passe et faisant tomber en deuxième touche le ballon de l’autre côté du filet. Les Rouges exultent, leur joie est à la mesure de l’exploit. Pour que cette victoire ne serve pas à rien, il faudra confirmer le 4 juillet face à M’tsangadoua, vainqueur de l’autre demi-finale contre Vahibé.
Faïd Souhaïli
Des agressions déplorables
Zamfi a l’habitude de gagner, parfois trop gagner. À un tel point que certains de leurs supporters oublient que la défaite fait aussi partie du sport. Pendant le match, les arbitres Djanfar Massoundi et Bacar Assani ont été pris à partie par des supporters mécontents de certaines de leurs décisions.
À l’issue de la rencontre, les lumières ont été volontairement éteintes, provoquant la panique parmi le public qui a couru vers la sortie. Les arbitres ont été agressés physiquement dans l’obscurité, notamment par un joueur qui n’était pas sur la feuille de match. Un des arbitres a réussi à s’enfuir dans la voiture du président du Cros Madi Vita, l’autre a été amené par des dirigeants de Zamfi à la gendarmerie de M’tzamboro pour s’y réfugier.
Avec de tels actes, le club de M’tzamboro écopera très certainement d’une suspension de terrain la saison prochaine, sans compter que les arbitres envisagent de porter l’affaire au pénal. Le président Laïthidine Ben Saïd a été très affecté par ces agressions puisqu’il a éclaté en sanglots à l’extérieur du plateau. “Étant moi-même arbitre, je ne peux accepter que de tels actes se produisent, en plus chez nous. Je dénoncerai les coupables !”, a-t-il ainsi affirmé au micro de Jean-Claude Novou sur RFO.
La nature humaine étant perfectible, des erreurs d’arbitrage peuvent se produire – il y en a d’ailleurs eu. Et même si elles peuvent influencer un match, en aucun cas cela ne doit aboutir à l’agression d’arbitres.
Les raisons d’une défaite doivent se chercher plutôt du côté de la préparation de l’équipe (certains joueurs de M’tzamboro ont négligé les entraînements, le coach titulaire Oumar Boina Vitta était là sans être sur le banc, etc.) et de la prestation des joueurs que plutôt chez les arbitres.
Réactions d’après-match
Ahamada Haribou, président du VCM :
Malgré les révisions des examens pour nos jeunes, on s’était préparé pour ce match difficile. Ils ont pris le championnat, nous ont battu deux fois et nous voulions leur montrer que nous ne voulions pas qu’ils gagnent une 3e fois. Cette coupe a été la bonne occasion pour les battre. L’entame de match a été bonne, on aurait pu gagner 3-0 ou 3-1. Le mental a répondu au moment clé et aujourd’hui on a eu ce petit plus qui a fait la différence.
Daniel Assani, entraîneur de Zamfi :
Cela s’est joué sur quelques détails, nos adversaires ont été bons et nos attaquants n’ont pas été efficaces, il leur a manqué quelque chose. Menés 2-0, nous avons recollé au score, cela a été un grand effort. Je suis préoccupé par ce qui s’est passé après le match. Quoi qu'il en soit, on assumera, mais pour une fois que nous perdons, frapper les arbitres n’était pas l’attitude à adopter.
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