Le constat sommaire et rapide des derniers jours donne quinze mouvements sociaux depuis le début de l'année 2009, entre le secteur privé et les établissements publics. Ces mouvements sociaux réclament de manière systématique  deux choses : le respect des salariés (dialogue social) et une augmentation de salaire.

Et tous les domaines sont touchés : des fins de mois impossibles à boucler, des prix qui ne cessent de flamber, une école dépouillée de son sens, des résultats scolaires catastrophiques, une absence de politique publique claire, l'appauvrissement de plus en plus accéléré des salariés, des difficultés criantes pour se loger, se vêtir, se nourrir, se déplacer; une population étrangère en situation irrégulière de plus en plus grandissante, bref, la dégradation ascendante du climat social à Mayotte ces dix dernières années.

Avec cet élan, induit par le vote du 29 mars, accentué par cinquante ans d'attente d'une solidarité claire de la France vis-à-vis des Mahorais, une mahorité démantelée pièce par pièce sans aucune autre alternative (dernière pièce en date, les cadis) avec des dirigeants politiques locaux toujours absents ou bien à côté de la plaque lorsqu'ils sont parmi les Mahorais, le cocktail est explosif.

Qui doit allumer la mèche ? Les organisations syndicales n'ont cessé d'alerter les pouvoirs publics sur cette situation. Ces derniers se sont refusés d'appeler les salariés à une grève générale car elle sera d'une violence sans précédent. Mais ils ne tiendront pas longtemps, puisque derrière les salariés n'arrêteront pas de pousser, et à force la barrière finira par céder.

Avec tous les défauts de la classe politique : un vieux sénateur tout le temps présent mais fatigué, un jeune sénateur toujours absent, un député clown donc peu crédible, un président du conseil général sans charisme, sans majorité, un président de l'Association des maires sans pouvoir, plus sur le départ que sur l'arrivée.

Nous nous devons de réagir car tous les ingrédients sont réunis pour une explosion sociale sans précédent, dont on ne sait pas qui en sortira vainqueur et quel bénéfice Mayotte en tirera. Nous devons et nous pouvons éviter cela.

 

Confédération générale des travailleurs à Mayotte