{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es bras ont bossé dur, très dur dimanche matin pour les pagayeurs d'un jour ou de toujours. Plus de quatre kilomètres de course de kayak au départ d'une des célèbres plages du sud, c'était le défi à relever proposé par l'association Shama Puedza. A Musical plage, cinquante sept personnes ont voulu relever le défi. Quelques uns en double, la plupart d'entre eux en solitaire.
La toute première consigne donnée au micro par Jean-Luc Canal, avant le lancement du Bambo kayak raid 2010, est aussi simple que fondamentale : "Si un kayak se renverse, le participant le plus proche doit porter secours à cette personne en difficulté, voire en danger, sous peine d'être non seulement disqualifié, mais ça peut aller plus loin… Le temps qu'il aura perdu lui sera décompté, on lui fera confiance s'il nous dit qu'il s'est arrêté pendant cinq ou dix minutes".
Le BKR est une compétition comme les autres, mais pour l'association organisatrice, le message est clair : la priorité des priorités c'est la sécurité. Ceci annoncé, d'autres instructions sont rapidement données avant de lancer les amateurs de sports aquatiques dans l'eau. Les plus jeunes, avec leurs gilets de sauvetage se mélangent aux plus âgés, aux plus expérimentés. Le coup d'envoi est le même pour tous, bien que des catégories sont définies (voir encadré). 10h27 : ça y est c'est parti et les pagayeurs se précipitent à toute allure dans l'eau chaude de Musical.
La course en tête pour Inamoto et Jack
Après un kilomètre de course, Idrissa Ouirdani dit Inamoto et Jack Zoulaidhidine Daoudou se détachent des autres participants. Avec le mont Choungui et la fabuleuse richesse forestière mahoraise au second plan, tous balaient la mer un coup à droite, un coup à gauche pour se rapprocher de l'îlot Bambo, le mi-parcours du BKR.
A chacun son rythme, on peut voir au loin les derniers pagayeurs apprécier le panorama sudiste, son lagon, son île au sable blanc, sa plage de Musical vue d'un angle tout à fait différent… déguster le moment présent. Cet état d'esprit, les poursuivants d'Inamoto ne l'ont peut-être pas.
Ils abordent très rapidement la dernière ligne droite, mais ne rattraperont pas la machine à gagner. Car après s'être distingué dans les différentes épreuves de course à pied organisées sur l'île (11 km de Bouéni, Cross caporal, Triathlon), Idrissa Ouirdani démontre qu'il peut également rafler des victoires dans des compétitions où les jambes ne sont pas les seules à être d'une grande utilité, comme le Bambo kayak raid.
Il remporte la course en 40 minutes et 48 secondes. Suivent à plus d'une minute derrière, Jack (41'50"), Serge Harter (42'11"), Patrick Baillif (42'19"), JP Platon (42'29") et Marc François (42'40") qui atteignent la ligne d'arrivée à moins d'une minute d'intervalles. Mariate Ali Bacar, 13 ans, clôture la course en 1h01'40". Elle n'était pas la plus jeune.
2011 menacé à Shama Puedza
Cadette de la course, Perrine Guegan, qui fêtera ses douze ans le 3 mars a eu droit à une jolie coupe, tout comme l'ainé du BKR 2010, Serge Harter, 57 ans et troisième du classement général tout de même, qui plaisante : "je ne récupère pas ma coupe si vous me qualifiez de plus vieux, je ne suis pas vieux !". Et à Jean-Luc Canal de se reprendre : "le moins jeune de la course"…
Cette atmosphère bon enfant a perduré bien après la remise des récompenses, où les courageux participants se sont retrouvés autour d'un buffet-voulé pour raconter leur matinée, et converser. "C'était trop difficile", nous confie Ismaël Houlali, "surtout à la fin, je ne pouvais presque plus pagayer, heureusement qu'il y avait mon collègue Sergent. Si on n'était pas en double, j'aurais fini plus loin encore c'est sûr".
Pour cette édition, aucun abandon n'est enregistré, aucun incident n'est à déplorer. Juste les conditions d'organisation de plus en plus difficiles : "Aujourd'hui on bénéficie de tout le travail réalisé par Laurent Godonaise (ancien président de Shama Puedza, ndlr) ces dernières années, mais sans subvention ni aide extérieure, et avec les partenaires qui répondent de moins en moins, nos activités pourraient ne pas se poursuivre en 2011", déplore l'actuel président.
Des activités qui ont, rappelons-le, pour finalité de "participer à l'évolution du nautisme, mais surtout à la promotion du lagon de Mayotte" (Interview de JLC, MHS n°48). Pour l'heure, deux rendez-vous sont déjà pris : le 11 km de Bouéni dimanche 11 avril à la base nautique de Hagnoundrou et le Festy Voile le dimanche 13 juin au même endroit. "Avec toujours plus de monde on l'espère."
Ichirac Mahafidhou
Classement final par catégorie
Simple Seniors 1 (entre 1/2/80 et 31/1/92) : Idrissa Ouirdani (1er, 40'48"), Jack Zoulaidhidine Daoudou (2nd, 41'50"), Bruno Lemarchand (3ème, 51'11") et Anastazia Baco Moussa (4ème, 51'58"). Simple Seniors 2 (entre 1/2/70 et 31/1/80) : Alexandre Colin (1er, 43'19"), Joyce Pierret (2nd, 45'). Simple Vétérans (entre 1/2/60 et 31/1/70) : Patrick Baillif (1er, 42'19"), Fabrice Guérin (2nd, 45'27"), Elisabeth Baillif (3ème, 47'50") et Annick Urschelleer (4ème, 1h01'37"). Simple Super Vétérans (avant le 31/1/60) : Serge Harter (1er, 42'11"), JP Platon (2nd, 42'29"), Marc François (3ème, 42'40"), Frédéric Robert (4ème, 44'58") et Wari Mana (5ème, 47'09"). Simple Super Vétérans femmes : Catherine Cauchoix (1ère, 54'10"), Claudine Lazib (2nde, 56'01") et Dominique Goek (3ème, 57'51"). Podium Simple Juniors (après 31/1/92) : Robin Chartier (1er, 43'19"), Yahaya Combo (2nd, 44'45") et Hafidhou Moustoiffa (3ème, 44'52"). Podium Simple Junior filles : Hadhuirati Hamidouni (1ère, 49'57"), Houriati Saïd (2nde, 53') et Perrine Guegan (3ème, 54'13"). Double Seniors 1
Sergent Mahamoud et Ismaël Houlali (1er, 46'32"), Anchiate Ousseni et Haifaou Madi (2ème, 1h18". Double Senior 2 : Sylvain Beguin et David Courtin (1er, 43'57"), Dorothée et Julien Prentout (2nd, 50'02"). Double Vétérans : Stéphane Groleas et Bernard Baille (1er, 47'32"), Samuel Chauveau et Brigitte Fouraste (2nd, 50'13"), Olivier et Eve-Marie Puccini (3ème, 52'21").
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.