{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our cette septième édition du Sakifo, c’était une programmation éclectique qui était proposée aux amateurs. Rock, reggae, world, électro, hip-hop, maloya, séga… Tous les styles se seront côtoyés autour d’une organisation technique sans faille et une animation du lieu par une équipe de bénévoles accueillante et très efficace.
Avec moins de dix années d’existence, ce festival a su se développer à une vitesse incroyable et initier un événement musical majeur à l’aide de partenariats institutionnels et privés très solides. Après avoir vu le jour dans la commune de Saint-Leu, l’événement se déroule depuis trois ans à Saint-Pierre qui contribue à l’essor de cette manifestation culturelle d’envergure qui dépasse même le cadre régional.
Outre les petits problèmes inhérents à une organisation de cette taille et venant perturber les riverains pendant quelques jours (nuisances sonores, etc.), côté logistique, tout était pensé… Billetterie électronique, parkings officiels (près de 1.400 places), navettes jusqu’au site du festival, camping, consignes et pour la première fois cette année, le "Sakimarmaille", un festival dédié aux enfants et un service de garderie jusqu’à minuit tous les soirs de concert.
Enfin sur l’aspect communication, une déferlante médiatique vous envahit… Entre les émissions musicales de RFO Réunion en direct pendant les quatre jours, la chaîne de télé Canal Sakifo et l’émission culturelle de France Inter "Escale estivale" qui est venue spécialement pendant deux jours cette année, le Sakifo s’inscrit définitivement comme un événement musical incontournable à l’échelle nationale.
Et Mayotte dans tout ça…
Excepté la programmation officielle du groupe de rock Le Bacar, on ne pourra que déplorer une absence totale des instances culturelles mahoraises. Alors qu’autour du festival avaient lieu des rencontres professionnelles entre artistes et directeurs de festivals ou des ateliers regroupant des acteurs internationaux du monde de la musique, notre île aura de nouveau failli dans son rôle de représentation et de promotion des artistes locaux.
Souvenez-vous de l’édition 2009 du Fim, le Festival intermizik (11ème édition)… Pour la première fois, un partenariat était engagé entre la Dilce et Scènes australes, l’association support de Sakifo production. Une belle entreprise qui aura permis au public mahorais de bénéficier d’une belle programmation et de découvrir des artistes confirmés (Olivia Ruiz, Tumi & The Volume, etc.) que les moyens financiers de la Dilce n’auraient pu supporter sans cette collaboration.
Mais pour plusieurs raisons cela ne s'est pas reproduit et l’édition 2010 du Fim n’a pas dépassé les attentes de 2009, renvoyant "Le" festival de Mayotte loin de ses équivalents et de ses premières éditions. Depuis 1998, année de la création du Festival interculturel de Mayotte, la population mahoraise est toujours dans l’attente d’un festival à la hauteur de ses premiers essais. Après une année 2006 où le Fim avait battu son plein, rassemblant 2.000 spectateurs pour un concert gratuit sur le stade du Baobab, autour duquel le village du festival avait été aménagé, le succès n'a plus été au rendez-vous… Cette année ce fut le plateau de basket de Passamainty, sans aucune infrastructure, pas même des toilettes publiques, qui accueillait à peine plus de 300 personnes, à 10 euros l'entrée. La comparaison se passe de commentaire…
Thomas Bégrand
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.