Le module "Presse à Mayotte" : un outil précieux pour les enseignants
Armés d’un module "Presse à Mayotte" conçu par le coordinateur de l’action, Yves Busière, les enseignants pourront livrer bataille en faveur de ce média qui mérite une bien plus large attention et qui est un formidable outil pédagogique. Une vraie mine d’or pour une pédagogie active de la classe à partir de fiches pratiques déclinées en six thèmes de travail : connaître la presse en feuilletant des hebdomadaires de la presse à Mayotte, étudier la Une, comprendre la hiérarchisation de l’information, comprendre le rôle de l’image, découvrir la place et la composition d’un article… autant d’activités qui permettront aux élèves, futurs journalistes en herbe, de s’initier aux règles particulières de l’écriture journalistique.
Pour pouvoir travailler en groupes dans les classes, chaque enseignant stagiaire est reparti avec un paquet de plusieurs dizaines d’invendus de Mayotte Hebdo et du Mawana, tous deux partenaires de cette action.
"Les élèves doivent comprendre la manière dont l’information est traitée et dont un journal est conçu. Ils doivent savoir que des choix sont faits par la rédaction d’un journal. C’est un moyen de développer leur esprit critique", a déclaré Y. Busière au cours de la présentation du module, en début de matinée.
En effet, pendant plus de deux heures, chaque stagiaire s’est retrouvé en situation d’élève avec les conseils professionnels de Rafik, rédacteur en chef du Tounda. Mme Magoma, professeur de lettres au collège de Doujani, a pu faire part à ses collègues de son expérience de l’exploitation du module "Presse à Mayotte" au travers d’un projet d’action éducative (PAE) qu’elle mène actuellement avec deux classes de 4e.
Un dossier spécial pour les articles des élèves
En fin de matinée Soldat, directeur de la rédaction de Mayotte Hebdo, a éclairé les enseignants sur le fragile équilibre financier de la presse à Mayotte. "A Mayotte, les difficultés de la presse viennent de la petite taille du lectorat", a-t-il déclaré. L’absence de rotative sur l’île oblige les imprimeurs à utiliser un papier "de luxe", ce qui rend le coût de l'impression élevé. Les frais d'impression se montent ainsi à près de 50% des dépenses totales du journal, contre 20 à 30% en Métropole ou à la Réunion ! Le prix de vente du journal couvre ainsi tout juste la facture de l'imprimeur. Les ressources pour assurer les salaires des journalistes et toutes les autres dépenses proviennent donc essentiellement de la publicité, mais beaucoup d'autres entreprises essayent de capter ces investissements, fragilisant ainsi la presse locale.
Tout cet éclairage sur la situation de la presse à Mayotte a suscité l’intérêt de tous, a provoqué des questions et entraîné des débats.
Grâce à un partenariat entre la presse locale, le CDP et l'Education nationale, les articles que vont écrire les élèves pendant la Semaine de la presse seront édités par le CDP et feront l’objet d’un cahier spécial pour les 14 établissements engagés dans cette action : les lycées de Kahani, Mamoudzou, Petite Terre et Chirongui; les collèges de Chiconi, Doujani, Kani-Kéli, Labattoir, M’gombani, M'tsangamouji, Pamandzi, Sada, Tsimkoura et Tsingoni.
L’objectif de toutes les équipes est une publication pendant la 19ème Semaine de la presse dans l’école, prévue du 17 au 21 mars prochains. Le pari est lancé : savoir qu’ils vont être lus va motiver les élèves, les amener à des exigences d’écriture et les rendre acteurs de leurs apprentissages. Ce seront les lecteurs qui diront s’il a été gagné.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.