"Grève illimitée", annoncent les banderoles clouées devant les locaux de l’Apredema, face à la MJC de M'tsapéré. Depuis ce matin, les employés de l’Association de prévention de la délinquance sont sur le pied de guerre. "Notre cabinet comptable estime qu’il va nous falloir 186.000 euros d’ici décembre, juste pour payer les salaires et les charges, alors que les caisses sont vides", annonce d’emblée Zandjabila Abdallah, la déléguée du personnel.
Mais le ras le bol est en grande partie nourri par l’annonce de suppressions de postes ainsi que de nombreux disfonctionnements. L’association bénéficie chaque année de près de 200.000 euros, émanant de la Dass ou de la préfecture pour réaliser des projets ponctuels. Mais les frais de gestion sont gérés par le conseil général, actuellement et pour quelques années en pleine débâcle financière.
Au fil des réductions budgétaires, un seul éducateur sur cinq a pu conserver son poste. Le seul pour tous les jeunes de Mayotte. Aujourd’hui, après 16 ans d’existence, l’association est menacée, une aberration pour la déléguée syndicale, "à une époque où la délinquance augmente de manière fulgurante".
Pour Boinali Said, secrétaire général de la Cisma CFDT. Le maintien de ces associations est primordial pour Mayotte. "Il y a des associations importantes qui développent des activités d’utilité publique. Elles protègent les jeunes et développent un modèle de conscience civique", explique-t-il. Pour lui, c’est au conseil général que les coupes budgétaires doivent se faire.
"Avant de supprimer des postes, le conseil général doit d’abord réduire ses dépenses. Il faut supprimer les voitures de fonction. Les gens peuvent marcher à pied. Pas de frais de carburant, ni de voyages, pas de Colmar. Il faut faire travailler les gens qui travaillent dans les bureaux et ne pas les laisser s’enfermer pour se tourner les pouces. Il faut une direction, un plan global et une orientation définie par un chef. Mais là personne ne sait où on va." Pour le moment, aucun des services concernés n’a répondu à l’appel des grévistes.
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