Annoncé il y a deux semaines comme un mouvement d'une ampleur sans précédent, sur le modèle de l'embrasement de la Guadeloupe en début d'année dernière, le mouvement contre la vie chère est peu a peu repoussé et s'annonce moins virulent. Pour éviter de gêner les examens de fin d'année des lycéens, le collectif qui regroupe l'association des consommateurs (Ascoma), le collectif des citoyens perdus, la CFDT conseil général et les syndicats enseignants FO et Snuipp, a choisi de repousser la manifestation au 30 juin. Une date qui leur permettait également de "réserver un accueil chaleureux à notre ministre de l'Outremer", qui devait arriver le 1er juillet. Lors de la conférence de presse mardi après midi, le collectif a appris des journalistes que non seulement des épreuves du bac ont lieu le 30 juin, mais en plus Marie-Luce Penchard a repoussé sa visite au 8 juillet. Décision a donc été prise d'organiser le mouvement le mercredi 7 juillet. Sur le fond, le collectif a choisi de protester contre la vie chère, un combat qui se décline sur plusieurs thématiques.
"L'économie ne pourra rependre que si la population a les moyens de consommer", averti El Anrif, de la CFDT CG. Sur la formation des prix, le président de l'Ascoma Riffay Saïd Hamidouni estime qu'il faut "arrêter de subventionner les monopoles". Il demande également le droit au compte bancaire pour tous, avec la baisse des tarifs des services bancaires et des taux de crédit, ainsi qu'une commission pour surveiller les prix du carburant, comme il en existe dans les autres Dom. L'eau, l'assainissement, les assurances, le transport, sont autant de domaines dans lesquels l'Ascoma dénonce des injustices. Un document complet étayant les arguments du collectif est en cours de préparation. "Nous demandons simplement de la transparence sur la question des prix", précise Port-Saïd, du Snuipp. "L'observatoire des prix doit être vraiment opérationnel depuis 2007, il est temps de s'y mettre réellement."
Temporisant les propos virulents de la première conférence de presse, qui annonçait un mouvement type LKP en Guadeloupe, Ansoir Abdou, du collectif des citoyens perdus, rappelle que leur but est avant tout "trouver une solution par le dialogue. Certains essayent de l'éviter depuis trop longtemps. La population ne croit plus aux promesses, il faut des actes. Le collectif contre la vie chère lance ainsi un ultime appel à la ministre, dont la visite ne cesse d'être repoussée, pour qu'elle "discute des vrais problèmes avec la population". Le mouvement commencera le 7 juillet et pourrait durer si rien ne se passe.
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