{xtypo_dropcap}"D{/xtypo_dropcap}ans les premiers débats nationaux des groupes de travail qui ont eu lieu en mars, il a été décidé d'associer davantage l'Outremer", précise Christophe Peyrel, secrétaire général de la préfecture, "c'est pourquoi des délégations de chaque atelier vont venir ici pour présenter les démarches et les premières conclusions aux acteurs locaux, afin de recueillir leurs observations ou leurs demandes". C'est en effet grâce à son Outremer que la France possède le deuxième espace maritime du monde (11 millions de km²), après les Etats-Unis. Dans les groupes de travail nationaux, il est prévu qu'au moins un quart à un tiers des mandataires soient des ressortissants de l'Outremer.

Le premier groupe de travail intitulé "La délicate rencontre entre la terre et la mer" concerne les espaces côtiers, des territoires ayant un fort développement économique et touristique, mais fragiles car sujets à de multiples pollutions. Pour Mayotte, la création du futur parc naturel marin ou le Sdage (Schéma directeur d'aménagement et de gestion de l'eau), actuellement en préparation, entreront dans ce cadre. Les risques cycloniques ou de pollutions accidentelles, le développement de l'urbanisme et des activités sur le littoral pourront également y être traités.

Le second atelier "Entre menaces et potentiels, une mer fragile promesse d'avenir" vise à favoriser l'innovation sur les nouvelles technologies de production d'énergie, la lutte contre la perte de biodiversité et la mise en place d'une pêcherie durable. La recherche scientifique sera également mise en avant car le potentiel de la mer est encore largement inconnu, quand on sait par exemple que seules 274.000 espèces marines ont été recensées sur les 10 à 100 millions estimées.

A Mayotte, seront abordés le développement de l'aquaculture ou le soutien à l'Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens). Des études sont également en cours avec l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) pour évaluer le potentiel des hydroliennes et de la captation d'eaux froides en profondeur pour la climatisation des bâtiments.

Le troisième groupe "Partager la passion de la mer" concerne les loisirs nautiques, la formation maritime et la sécurité en mer. A Mayotte, des échanges avec le GSMA, les clubs de plongée ou les Naturalistes sont envisagés. Enfin, le dernier atelier "Planète mer : inventer de nouvelles régulations" évoquera la gouvernance internationale de la mer, avec notamment la gestion de la ZEE de Mayotte.

Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées, Florence Clermont-Brouillet, membre de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact, ex-Datar), Franck Boumendil, adjoint au maire de Saint-Tropez et Patrick Beyronneau, représentant de la CFDT Réunion, dirigeront les ateliers locaux mardi matin. Michel Charpentier, le président des Naturalistes de Mayotte, fait partie des représentants nationaux du troisième groupe de travail.

Mardi après-midi, les délégués visiteront les structures aquacoles mahoraises. Mercredi matin, ils se rendront sur le site de la station d'épuration expérimentale de Malamani, qui fonctionne grâce à la mangrove, sans aucun traitement chimique, et qui pourrait servir d'exemple pour le reste de l'Outremer. "Comme pour les états généraux, le Grenelle de la mer peut permettre de faire passer directement les dossiers auprès du Président de la République, sans passer par les filtres administratifs et technocratiques habituels", souligne M. Peyrel.

Après ces travaux préparatoires, une réunion publique aura lieu le 19 juin à 8h30 à la Case Rocher pour recueillir l'avis des citoyens.

 

Julien Perrot