22/05/2009 – Grève à Total

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{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es représentants syndicaux CGT-Ma, UTFO, CFE-CGC et Cisma-CFDT des deux sociétés dirigées par Total Mayotte – les stations service et la SMSPP – avaient déposé un prévis de grève à compter du mardi 12 mai, reporté au lundi 18 mai. Une semaine de flottement durant laquelle la direction du groupe aurait aimé négocier : "nous aurions voulu éviter cette situation, mais durant cette semaine nous n'avons pas réussi à réunir l'intersyndicale. La Cisma-CFDT, UTFO, la CGT-Ma et la CGC refusaient de discuter ensemble", déclarait lundi M. Goron, directeur de Total Mayotte.

Lundi 18 mai, ce sont toutes les stations et le dépôt d'hydrocarbures des Badamiers qui se sont progressivement fermés, l'accès aux usagers étant bloqué par les salariés grévistes. A la demande de la direction de Total, l'Etat a mis en place une médiation "pour faciliter le dialogue". Lundi, Alain Frances, directeur-adjoint de la DTEFP a été désigné pour mener cette mission et s'est mis à disposition des partenaires sociaux.

Le lendemain, mardi, une première séance de négociations entre l'intersyndicale et la direction du groupe Total Mayotte s'est prolongée tard dans la soirée. Après plus de cinq heures de discussion, aucun consensus n'a été trouvé. "Nous avons été écoutés. La direction a relevé les points de revendications que nous lui avons soumis, mais sans jamais entamer le dialogue", résume M. Djanffar, délégué CGT-Ma.

Pourtant, les agents grévistes (2/3 des effectifs, selon la direction) ont obtenu de la direction l'application des dispositions de la convention collective et la simplification des bulletins de salaire, "pour une lecture améliorée". Autre point qui semble également avoir trouvé une issue favorable : l'achat d'un deuxième logiciel Pétrogeste.

En effet, les salariés se disent exaspérés par la multiplication des "harcèlements moraux": "la direction nous déplace tout le temps entre les stations de l'île, à la dernière minute, pour soi-disant prévenir le vol de carburant. Nous ne voulons plus travailler dans ce climat de suspicion permanente", explique un salarié. Pour eux, l'achat d'un deuxième logiciel Petrogeste permettrait "de suivre l'évolution des stocks de manière fiable, sans accuser les salariés de vols ou de trafic".

La direction a annoncé la réception de deux de ces logiciels, qui seront opérationnels à la fin du mois de juin. Concernant les harcèlements moraux, il semblerait qu'ils soient le fait d'une personne : un inspecteur que la direction s'est engagée à "recadrer", selon les syndicats.

En revanche, l'octroi d'une prime de 13ème mois et l'augmentation de 150 euros pour les plus bas salaires revendiqués par l'intersyndicale devraient constituer de véritables points d'achoppement au fil des prochaines négociations, qui ne sont pas prévues avant le 5 juin prochain.

 

Arrêté de réquisition du préfet

 

En conséquence, la préfecture recevait mercredi, au cours d'une réunion d'urgence, la direction de Total afin d'établir les modalités d'un service minimum. Un arrêté préfectoral "portant réquisition des dépôts et des stations services nécessaires à l'approvisionnement des usagers prioritaires" a été signé ce mercredi 20 mai. "Vu l'urgence" et avec "des mesures exceptionnelles et provisoires", l'arrêté engage la réquisition du dépôt des Badamiers, de tous les moyens de transport de la société Total, des stations services de Majicavo-Hamaha, Pamandzi et Longoni pour le gasoil à destination des transports scolaires, ainsi que les points d'approvisionnement de carburants des bateaux, quais Ballou et Issoufali en Petite Terre.

Les stations services réquisitionnées seront ouvertes du lundi au vendredi de 7h00 à 12h00 et de 7h00 à 10h00 pour la station de Longoni, uniquement aux véhicules prioritaires "concourant au service public et assurant la continuité de la vie économique et sociale de l'île", précise l'arrêté. L'article 9 indique que "le refus d'exécuter les mesures prescrites par le présent arrêté constitue un délit qui est puni de 6 mois d'emprisonnement et de 10.000 euros d'amende".

Il s'agit d'assurer "le maintien du bon ordre, de la sécurité et de la salubrité publique". Mais la situation dramatique qu'engendre cette grève pour l'ensemble de la population, la paralysie progressive et inexorable de toute activité économique et sociale sur l'île, conduisent le préfet à demander, par courrier de ce mercredi 20 mai, au directeur de Total de "reprendre sans délai les discussions en vue de trouver, par la négociation, une issue rapide à ce conflit qui risque de mettre en difficulté des familles et l'économie de Mayotte".

Les réquisitions vont dans ce sens, permettant d'assurer l'approvisionnement en électricité, donc en eau, le fonctionnement des services de secours, des barges, le ramassage des ordures et éventuellement une partie des transports scolaires. Elles dureront "jusqu'à résolution du conflit social et la reprise effective du travail".

 

FM & LC

 

Restez informés de toute évolution de ce conflit en direct sur mayottehebdo.com

 


 

Approvisionnement en carburants

 

Liste des véhicules prioritaires :

  • véhicules des services d'incendie et de secours,
  • véhicules des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
  • véhicules du Smur,
  • véhicules de police nationale et de gendarmerie nationale,
  • véhicules de police municipale,
  • véhicules de service de l'administration pénitentiaire,
  • véhicules des douanes,
  • véhicules d'astreinte des gestionnaires et exploitants des réseaux (eau, routes, énergie électrique, assainissement, télécommunications),
  • véhicules des entreprises de pompes funèbres,
  • véhicules des services et organismes assurant des missions de sûreté portuaire et aéroportuaire,
  • véhicules du service de contrôle aérien et du personnel aéroportuaire,
  • barges du STM (Service des transports maritimes) dans la limite d'une barge et d'un amphidrome par semaine,
  • véhicules des professions médicales et paramédicales (dont les organismes d'aide aux handicapés, ambulances, VSL),
  • véhicules des sociétés de distribution de produits pharmaceutiques, des pharmacies et des laboratoires
  • véhicules de transport scolaire détenteurs d'un agrément et d'une délégation de service public délivrée par le conseil général ou une commune,
  • véhicules des sociétés de ramassage des ordures ménagères, des déchets médicaux et des encombrants,
  • véhicules frigorifiques assurant le transport de denrées périssables,
  • véhicules de transport de fonds

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