22/03/2010 – Tribune libre : Hommage

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e monde économique perd un travailleur, un passionné, un humaniste porteur d’une ambition pour le développement économique et social de notre île. On ne retrouvera plus un Serge Castel. Pour faire ce qu’il a accompli, il était "le meilleur d’entre nous".

Je me souviens lors de sa première élection comme président du Medef il y a bientôt quinze ans, dans la salle des délibérations du conseil général, il n’avait pas été candidat pensant que je l’étais. Après la brève confusion qui suivit, Gamil Kakal l’incita à le faire, heureusement. Ce fut le bon choix ! Avec Jean-Luc Linhart nous avions été choisis tous les trois pour prendre en main la destinée du Groupement patronal de Mayotte, ancêtre du Medef.

L’aventure de bâtisseurs, amoureux de l’île aux parfums commençait. Je ne vais pas passer la brosse à reluire, mais quand même, quel bilan. Le GPM devenu Medef avec le professionnalisme de Danielle et aujourd’hui de Rachel, la création de l’Agefome FC devenue Opcalia avec Jean-Luc Linhart, Eric Taillefer, Marc Bailleul, Kadafi, le fils de notre ami Attoumane Soumaïla, l’ouverture de Medetram, médecine du travail de Mayotte avec Jean-Louis Gauthier, Edouard, Patrick, Amina, Idaroussi, sous la présidence de Christophe Limousin maintenant depuis plusieurs années, la naissance de la CACM, Caisse d’assurance chômage de Mayotte, avec Attoumani Abdallah, fils d’un de mes policiers en 1983, ancien du club de rugby de Bouéni, que j’ai eu l’honneur de présider .

Le Cnam, Conservatoire national des arts et métiers, bébé de Jean-Luc Linhart, Danielle, Djamal, dont la mise à mort est une honte quand on sait l’importance capitale de la formation pour la jeunesse mahoraise. L’abbé Grégoire doit se retourner dans sa tombe. La mise en place du paritarisme dans ces structures avec Boinali Saïd, Mohamed El Had Soumaïla, Salim Nahouda, et les autres qui oeuvrent à la CCT, commission consultative du travail, reconnue par le Président de la République qui va créer la même structure dans tout l’Outremer français, Mayotte servant d’exemple, de quoi être fiers !

 

Pourquoi cette décision de Serge ? Je pense qu’il répondra par écrit.

 

Quand il nous aura quittés, les louanges ne tariront pas comme à un autre niveau pour Mansour Kamardine qui n’est plus aux affaires. En 2OO1, j’avais conseillé à Serge de ne pas prendre la tête de la liste Mayotte Ensemble à l’élection de la chambre professionnelle, ce qu’il fit et en 2006 nous avons été élus avec Mayotte Ensemble. Il a mis en place la première chambre de commerce et d’industrie de Mayotte, dont il est le premier président, n’en déplaise à certains. Des esprits chagrins prédisaient à qui voulait bien l’entendre que Serge coulerait la Smart, licencierait le personnel de la CCI, etc.

L’histoire retiendra de son action, l’accord de l’UCCIA des Comores (Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture) qui a accepté en 2OO8 que la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte devienne membre à part entière de l’UCCIOI (Union des chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien ), reconnue comme le bras armé économique de la COI (Commission de l’océan Indien regroupant Madagascar, Maurice, Seychelles, Comores, Réunion). Enfin ! La reconnaissance politique internationale de Mayotte par l’action de Serge Castel, Pascal Plante, Marday Vincatassamy et de nos amis malgaches et comoriens.

En 2OO9, ce fut le Forum des îles de l'océan Indien à Mayotte, à l’issue duquel nos chemins se sont séparés. La fraternité, depuis Caïn et Abel, s’alimente de fratricides. Mon cher Serge, j’ai respecté ce que tu m’avais demandé au Reflet des îles, mais pour une fin symbolique. Avec Jean-Luc Linhart nous sommes les seuls à en connaître la signification. N’étant pas un spécialiste du Requiem, c’est bien comme ça ! Notre histoire s’achève et je terminerai en rendant hommage à ton couscous qui est le meilleur au sud de l’Equateur. Ne te retourne pas.

 

Michel Taillefer

Président du Medef Mayotte

 

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