22/03/2010 – Politique de la ville

 

 

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est 19h30, et comme chaque soir de semaine, l'école primaire de Bandrélé se remplit peu à peu de dizaines de jeunes, cartables sur le dos, qui viennent faire leurs devoirs et réviser. D'un côté de l'établissement les jeunes inscrits à l'association qui viennent tous les soirs, de l'autre ceux qui viennent en "libre service" pour de l'aide aux devoirs avec le concours d'un surveillant du collège de la commune. En tout une centaine de jeunes, de la 6e à la terminale, qui sont là jusqu'à 21 heures, plus tard parfois pour les lycéens motivés.

Créée dans les années 80, l'AEB proposait autrefois uniquement du soutien scolaire pendant les grandes vacances, aujourd'hui elle est ouverte tous les soirs de la semaine et pendant les vacances grâce aux étudiants qui viennent aider. Elle possède des annales d'examens, des dictionnaires et un ordinateur pour gérer les inscrits. Les jeunes cotisent 10€ l'année pour être inscrits et sont tenus à l'assiduité. Les dirigeants actuels y sont venus se faire aider pour leurs devoirs, puis pour aider les plus jeunes, et supervisent maintenant le fonctionnement de cette association exemplaire, tant par sa longévité que par son organisation.

Depuis 2007, les fonds de la politique de la ville ont permis l'achat de manuels, de l'ordinateur et de rémunérer les étudiants qui font l'aide aux devoirs. "L'an dernier, il n'y a eu aucun redoublement en collège chez les jeunes de l'association, et 99% de réussite au bac", annonce fièrement le vice-président de l'AEB.

 

"L'objectif pour cette année est 100% de réussite"

 

"L'objectif pour cette année est 100% de réussite." Dans les salles l'ambiance est studieuse, on travaille par petits groupes ou seul, avec la possibilité de demander de l'aide aux étudiants en BTS ou à l'IFM qui sont présents. Un responsable par salle gère les besoins des autres, et on travaille beaucoup par entraide, "comme à l'internat", précise Dhoifir Bacar. Le chargé de projet politique de la ville pour la commune de Bandrélé a lui-même fait ses devoirs dans cette école, au sein de l'association, il y a maintenant plusieurs années.

"Le Cucs de Bandrélé finance trois associations d'accompagnement scolaire, les autres sont à Nyambadao et M'tsamoudou, mais celle-ci reste la référence. Avec la mise en place de la charte, on va encore l'améliorer et la professionnaliser." La charte, c'est une collaboration accrue entre la préfecture, le conseil général et le vice-rectorat, pour améliorer l'accompagnement scolaire dans les villages. Sous l'impulsion de Pierre Berger, délégué du préfet à la politique de la ville depuis l'an dernier, un Guide de l'accompagnement à la scolarité va bientôt être édité et distribué à toutes les associations financées par les Cucs, afin de cadrer davantage leurs actions.

"Nous avons décidé de bien cadrer notre domaine d'action, à savoir que nous ne faisons pas du soutien scolaire pour les élèves en grande difficulté, car c'est un domaine particulier. Notre champ d'action est l'aide aux devoirs, l'accompagnement scolaire", précise Pierre Berger. "Ce cahier des charges nous permet d'avoir des associations habilitées et compétentes, sans pour autant casser les initiatives."

 

Prochaine étape, la professionnalisation

 

Dans ce cadre, une formation pour les bénévoles de ces associations est prévue, de même que la mise en place de fichiers d'inscription des jeunes, ainsi que de fiches liaison entre l'établissement scolaire de l'élève et l'association, pour un meilleur suivi. Un système déjà existant à l'association de Bandrélé. L'an dernier, les membres d'association de quelques communes en Cucs ont déjà eu droit à une journée et demie de formation avec le Cefsm et le centre de ressources de la politique de la ville.

Cette formation devrait cette année être étendue à tous, sur le modèle de ce qui se fait au Cefsm et en partenariat avec le Greta. "Depuis que cette association existe, elle s'est constamment améliorée", estime Dhoifir Bacar, qui précise que l'AEB s'occupe également de Radio Est et a mis en place la première bibliothèque associative de l'île. "La prochaine étape, je l'espère, est la professionnalisation."

Un espoir partagé par Pierre Berger, qui souhaite que les jeunes qui donnent de leur temps pour l'accompagnement scolaire puissent avoir un réel contrat et valoriser ainsi cette expérience dans leur vie professionnelle.

 

Hélène Ferkatadji

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