Une grève très discrète, en comparaison à ce à quoi Mayotte est habituée, a eu lieu vendredi. A l'appel des syndicats nationaux, les sages-femmes de Métropole et de Mayotte étaient en grève, pour réclamer une revalorisation de la cotation de leurs actes médicaux, qui n'a pas bougé depuis 2002, protester contre le fait qu'à acte égal, la cotation soit plus élevée pour les gynécologues, et contre la méconnaissance dans le grand public de la profession et du rôle des sages femmes "entretenue par les pouvoirs publics". Depuis plusieurs années, les sages femmes protestent également contre le fait que leur niveau soit reconnu bac+3 alors qu'elles font 5 années d'études. Elles refusent également le principe des regroupements de maternité, en métropole et à Mayotte ou il pourrait être question de faire de Mamoudzou la seule maternité, les réductions de budget et les suppressions de postes.
"Ces conditions entrainent une prise en charge moins bonne et les conditions de la naissance se dégradent aujourd'hui", estimaient les sages-femmes grévistes de Mayotte, vendredi au 5/5 après leur passage sur Kwezi FM. Peu connues du grand public, les sages femmes sont pourtant responsables de deux tiers des naissances en France, environ 4 naissances sur 5 à Mayotte. Elles peuvent pratiquer des examens gynécologiques, prescrire la pilule, et surtout suivre une patiente toute sa grossesse. "Mayotte, avec ses maternités de brousse où il n'y a pas de gynéco en permanence, est la preuve même que les sages femmes peuvent travailler de façon indépendante et autonome la majorité du temps", estiment les professionnelles de la naissance de l'île, dont le travail a d'ailleurs été qualifié d'"exceptionnel" dans un rapport établi l'an dernier.
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