{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a quinzaine de revendications listées par les organisations syndicales tournent toutes autour de l'extension la plus rapide possible de tous les dispositifs du droit commun à Mayotte et l'alignement du Smig et des prestations sociales sur les niveaux et plafonds métropolitains, qui doivent tous bénéficier d'un indice correcteur lié à la cherté de la vie dans un territoire éloigné.
"Les syndicats se sont retrouvés, mais c'est un combat qui nous concerne tous. Il ne faut pas que chaque salarié reste seul dans sa souffrance, dans son mal-être quotidien, il ne faut pas baisser les bras car on doit démontrer notre union, notre force et notre envie de vouloir faire changer les choses. On ne nous donnera des moyens que si on les réclame, qu'on montre notre volonté de voir Mayotte évoluer positivement", résume, très remontée, Dhoimrati M'trengoueni, trésorière adjointe de l'UTFO. "Nous ne voulons pas que Mayotte éclate, mais que l'on discute, qu'on ait un calendrier précis et un suivi de nos revendications".
"La revendication des salariés, qu'ils viennent du secteur public ou privé, se concentre sur l'application des droits sociaux et contractuels", constate Boinali Saïd, secrétaire général de la Cisma-CFDT. "Nous voulons l'égalité, donc l'alignement avec la Métropole, et la reconnaissance de la valeur du travail et de la solidarité nationale". Le syndicaliste rappelle que "l'indexation est une notion galvaudée : il ne s'agit pas uniquement de celle des salaires mais aussi celle des minimas sociaux. Nous demandons l'égalité de traitement par rapport aux contrats des expatriés ici". Il condamne également certaines sociétés "qui pratiquent des marges très élevées à cause de leur situation de monopole".
"L'appel intersyndical pour le référendum du 29 mars était un appel pour un cadre juridique, pas par rapport au Pacte pour la départementalisation qui a été discuté entre politiciens", tient à rappeler Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT-Ma. "Nous nous battons pour l'application des mesures qui s'appliquent dans tous les départements. Nous demandons que les choses se précisent rapidement. L'Etat doit prendre ses responsabilités par rapport aux mesures sociales pour que le salarié s'épanouisse dans son salaire. L'Etat s'engage à un sauvetage humanitaire pour la Grèce, mais ses concitoyens périssent à cause d'une retraite loin du minimum vital : c'est aussi une crise à laquelle il faut apporter des solutions".
Pour lui, l'augmentation du Smig, qui sera à 85% du niveau métropolitain en juillet 2010, permettra de distinguer "les entreprises venues pour profiter de la défiscalisation et celles qui veulent vraiment construire un projet économique pour Mayotte".
"Aujourd'hui, nous demandons l'indexation car augmenter le Smig de 2 ou 4% ne suffit pas pour faire face au coût de la vie", explique Hamidou Madi M'colo, secrétaire général de l'UTFO. "Si les retraites ne sont pas non plus indexées, nos anciens seront dans des situations de précarité et seront obligés de mendier pour subvenir à leurs besoins. C'est le moment de sensibiliser l'opinion publique et le gouvernement sur le coût de la vie à Mayotte qui est le plus élevé de tous les territoires d'Outremer et des Dom, alors que c'est là où les minimas sociaux sont les plus bas".
JP
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