21/04/2010 : Festival

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e Festival des arts traditionnels de Mayotte et la commémoration de l’abolition de l’esclavage ne font plus qu’un, et si la programmation a été réduite sur 5 jours, elle n’en est pas moins intéressante. La Dilce a l’ambition de faire de ce festival « un musée vivant ». « Ce grand évènement entre cette année dans sa troisième édition, il ambitionne, encore une fois, d’être l’espace public d’exhibition de toute la diversité de notre culture à travers ses danses, ses chants et son artisanat ».

En effet, cette année, la culture swahilie est mise à l’honneur avec entre autre la venue d’artistes kenyans : musiciens, danseurs… La troupe Kitana Bin Kalam, composée de percussionnistes, danseurs et chanteurs, se produira à deux reprises sur le parvis du front de mer de Mamoudzou. Ces derniers proposent des chants et danses kenyans, mais aussi mélangés avec d’autres rythmes africains de la côte est-africaine. Ils chantent en swahili, français, anglais et giriama.

Sandra Nkaké en concert unique le 24 avril

Le spectacle « Mnavi vuta, nkivuté », basé sur un poème en swahili littéraire, sera également présenté à deux reprises par une troupe kenyane, « proche du cérémonial soufi, le spectacle cherche à exalter les sens par les mots et les sonorités musicales… »

Autre évènement de ce festival, la venue de la chanteuse Sandra Nkaké en concert le 25 avril au cinéma de Mamoudzou. La chanteuse d’origine camerounaise a présenté son premier album « Mansaadi » cette année et est déjà considérée comme une artiste soul incontournable, dont la musique se situe dans la lignée d’Eryka Badu et Macy Gray. « A Mayotte, elle fera un concert unique qui tonnera comme un rappel de l’héritage africain de la diaspora du grand continent », affirme la Dilce.

Tout au long du festival, une exposition intitulée « Les portes swahilies » sous-titrée « Influences croisées et partagées le long de l’océan Indien occidental », sera visible dans le hall du comité du tourisme. L’exposition a été réalisée par Marie-Pierre Ballarin, chercheuse de l’IRD, et Abdullah Mubarak Abdulqadir, conservateur au musée de Lamu (Kenya), et « met en lumière la diversité et la constance des influences culturelles (de la côte swahilie) ».

Kabar poétique pour la commémoration de l’abolition de l’esclavage

Une conférence aura lieu dans la salle de cinéma le 24 avril, portant sur « les chants soufis dans les société swahilies de l’Afrique de l’Est, fonction sociale et pratique spirituelles ». Des démonstrations de débah, maoulida ya shengé et dahira auront évidemment lieu durant le festival.

Enfin, le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, mardi 27 avril, le kabar poétique de Mlaili Kondro intitulé « Malo » sera présenté sur le front de mer de Mamoudzou dans la soirée. « Malo est une évocation basée sur les textes phares des chantres de la liberté de l’Homme noir et de l’Homme tout court, tels Aimé Césaire, Edouard Maunnick. (…) « Malo » s’inspire de la cérémonie du rumbu en donnant la parole aux esprits des esclaves à travers le récit de la légende de Malo ».

Ce jour-là, un village traditionnel sera monté sur le front de mer, ainsi qu’un défilé sur les tenues swahilies et macuas aura lieu dans l’après-midi.

Marion Châteauneuf

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