{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}es athlètes qui s'entraînent dans l'obscurité, des rencontres sportives programmées uniquement en diurne, les sportifs mahorais savent qu'ils peuvent parfois évoluer dans ces conditions au stade de Kavani ou dans toute autre enceinte de la Collectivité gérée par l'AGESDM. Mais cette fois-ci, la situation dure depuis deux mois.

L'association doit 30.000 € à EDM et elle n'a pas les moyens de les régler. Du coup, l'éclairage n'est plus utilisé à Kavani (stade, maison des associations, dojo), à Chiconi (stade), Pamandzi (stade) et Labattoir (gymnase). Le travail au sein des ligues est impossible puisqu'elles n'ont plus de courant, l'entraînement en nocturne n'est qu'un souvenir pour l'instant. Le Cros également est touché, contrairement à la ligue de football, la Mission locale et le Crij qui ont un compteur à part.

"Tout le monde est touché, les ligues ne peuvent pas préparer les championnats, les employés ne peuvent plus travailler", se désole un salarié d'une ligue. Contacté par notre rédaction, El Arif Soilihi, directeur de l'AGESDM souligne que la situation sera rétablie incessamment sous peu… Pour lui, la priorité est de payer les salariés, même si la situation est critique pour tout le monde. Ces derniers avaient effectué une grève en avril car ils n'avaient pas perçu leurs salaires de février, mars et avril.

Des négociations sont en cours avec EDM pour rétablir le courant. Le conseil général a pour sa part versé une subvention à l'AGESDM de 300.000 €, 75% a été versé, le reste le sera en octobre.

En attendant que la situation s'arrange, heureusement que la trêve du ramadan est là, sinon les sportifs seraient pénalisés. Quant aux ligues, elles font ce qu'elles peuvent, c'est-à-dire pas grand chose.

 

Pourquoi ne pas externaliser la gestion des équipements sportifs ?

 

Néanmoins, il convient de se pencher sur les difficultés chroniques que rencontre l'AGESDM. Les installations sont entretenues avec les moyens (et les compétences) du bord, il n'y a qu'à voir dans quel état se trouve le stade de Kavani aujourd'hui. Celui-ci, vitrine du sport mahorais, est aussi poussiéreux qu'un terrain de football communal (hormis Labattoir).

Sachant que le 7e tour de la coupe de France se joue en novembre prochain, cela suscite des interrogations, comme tous les deux ans. Sachant que le conseil général finance à 100% cette association, on peut se poser la question de l'existence de celle-ci sous sa forme actuelle. Pourquoi ne pas l'absorber comme le Cmac devenu service culturel, puis Dilce en tant que service du conseil général ? En terme de financement, cela ne changerait pas grand chose, hormis que le budget du service serait intégré directement au budget total.

Il n'est pas interdit non plus d'envisager une amélioration des règles de fonctionnement des équipements sportifs en engageant la responsabilité des utilisateurs en cas de dégradation ou en augmentant le tarif des prestations. Ou pourquoi pas externaliser la gestion de certains équipements, si la CDM n'est pas dans la possibilité de l'assurer ? Il faut en tout cas trouver une solution pérenne, car au bout du compte, ce sont les sportifs mahorais qui sont pénalisés.

A un an des Jeux des îles aux Seychelles, aucune sélection ne peut s'entraîner : à part la ligue de football, aucune autre ligue amenée à participer à cette échéance n'a effectué un plan de préparation à cet effet. On ne pourra pas attendre des miracles d'une délégation qui attend le dernier moment pour se préparer, alors que nos voisins font de cette compétition un objectif majeur et s'y préparent depuis au moins 4 ans, ou qui se prépare dans de mauvaises conditions.

 

Faïd Souhaïli