Le Conseil d'Etat aura pris son temps pour mettre un terme au litige opposant le maire UMP Ahamada Ousseni et son opposant Haïdar Attoumani Saïd dans la commune de M'tsangamouji. Mais hier, la lecture du verdict a été rendue par la section du contentieux de la juridiction suprême. Elu avec quelques dizainesde voix d'avance en mars 2008, Ahamada Ousseni avait vu son élection annulée par le tribunal de Mamoudzou le 10 juin 2008. Haïdar Attoumani Saïd avait introduit une requête contre le maire sortant, lui reprochant d'avoir confectionné une brochure de propagande moins de 6 mois avant la tenue du scrutin et présentant sous un jour favorable les  réalisations de son équipe, tout en dénigrant celles de son prédécesseur. Ahamada Ousseni s'est pour sa part pourvu en cassation au prétexte que la requête de son opposant aurait été enregistrée tardivement et que par conséquent son recours n'était pas valide.

Il a aussi plaidé devant le Conseil d'Etat que le tribunal administratif de Mamoudzou n'avait pas répondu à cet argument de défense et qu'il avait malgré tout annulé le scrutin. Le Conseil d'Etat a finalement donné raison sur ce point à Ahamada Ousseni en annulant le jugement du tribunal administratif. Mais il a considéré que la requête de Haïdar Attoumani Saïd, était bien valide, notamment pour le second tour de scrutin. Il a aussi considéré que la brochure municipale était bien une publication de propagande et qu'elle avait pu jouer en faveur du maire sortant. Par conséquent, les électeurs de la commune de M'tsangamouji retourneront prochainement aux urnes, comme l'avaient fait auparavant ceux de Chiconi. Les citoyens de Sada, Tsingoni et Acoua sont aussi dans l'expectative.