Après près de 6 heures de négociations mercredi après-midi et jusque tard dans la nuit, un protocole de fin de conflit a été signé vers 00h30 ce jeudi. Le directeur de Total en visioconférence d’un côté, les représentants des syndicats CGT, Cisma-CFDT et FO de l’autre, le SG de la préfecture et la DTEFP au milieu ont permis d’aboutir à cette fin de conflit. Toutes les stations rouvrent leurs pompes normalement ce jeudi matin.
De plus en plus pénalisés par l'enlisement du conflit, plusieurs chefs d'entreprises et artisans s’étaient réunis mercredi matin au rondpoint SFR à Kawéni (photo) pour une manifestation qui a perturbé la circulation pendant une petite heure. Ils y sont retournés en fin de journée renforcer les rangs des auto-écoles également mécontentes. L'objectif : se faire remarquer et exposer à la préfecture leurs difficultés. "La situation ne peut plus durer ainsi, nous avons dû mettre nos employés au chômage technique et de nombreuses entreprises vont connaître des difficultés à payer leurs charges à la fin du mois", annonçait Charles-Henri Mandallaz, directeur de Garcia location.
Précision importante pour les chefs d'entreprises, ils n'en ont absolument pas après les employés de Total. "Nous ne remettons pas en question le droit de grève des salariés de Total, nous ne sommes normalement pas concernés par ce conflit, mais nous nous retrouvons pris en otage par cette situation de monopole qui est impensable dans un futur département, et illégale en France", rappelle M. Mandallaz.
Les "manifestants" ont donc fait savoir à la préfecture que la liste des véhicules ayant droit au carburant réquisitionné n'était pas assez exhaustive, selon eux il fallait permettre aux entreprises de tourner et aux salariés de se rendre au travail. "La préfecture nous a assurés que les négociations reprenaient aujourd'hui (par visioconférence, ndlr) et qu'une sortie de conflit était donc possible rapidement. Ils se sont beaucoup investis dans ce conflit, que l'absence du directeur a fait trainer en longueur."
"Je connais personnellement des employés de Total, je travaille avec eux, je n'ai rien à leur reprocher quant à cette grève", poursuit le directeur de Garcia location, "mais un conflit social ne doit pas entraîner une catastrophe économique, et la préfecture en a bien conscience." Au delà de la situation provoquée par le conflit, les chefs d'entreprises exigent la fin de ce système de monopole. "La préfecture est consciente du problème et doit plancher sur le sujet. Les consommateurs ont le droit d'avoir au moins deux propositions et de choisir leur prestataire."
La grève est finie, le travail et les embouteillages vont pouvoir reprendre, mais avant cela il va falloir attendre patiemment dans de longues queues pour s’approvisionner en carburant. En espérant que toutes les pompes fonctionneront…
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