{xtypo_dropcap}J’{/xtypo_dropcap}avais eu l’occasion de demander la mise en place d’un front uni de tous les élus de Mayotte afin de pouvoir s’adresser solidairement au Gouvernement et de faire valoir nos demandes. Par un courrier du 30 novembre le président du conseil général a repris cette demande et convoqué la réunion du 2 décembre qui débouchera sur une déclaration commune à la session du lendemain.
Toutefois, je suis étonné que la ministre, lors de sa visite en fin de semaine dernière, n’a pas rencontré l’ensemble des élus du conseil général et que le président de l’assemblée départementale a signé une déclaration commune avec la ministre qui engage fortement le conseil général sans avoir demandé l’avis de l’ensemble des conseillers généraux (délibération). Si 28 M€ "d’argent frais" (dont 18 M€ étalés sur 3 ans) ont été promis et qui correspondent à une partie de la dette de l’Etat, que j’avais soulevée il y a plus de deux ans maintenant, les autres apports ne sont que des emprunts, pour certains hypothétiques.
Mais la contrepartie pour la Collectivité départementale n’est pas acceptable. Alors que l’assemblée, lors de sa dernière session, n’a pas validé certaines mesures préconisées par la Chambre territoriale des comptes, la déclaration commune stipule : "La Collectivité départementale de Mayotte s’engage dès à présent à mettre en œuvre les préconisations de la Chambre territoriale des comptes".
Enfin, dans le même document l’Etat s’engage à accompagner le conseil général dans des politiques qui relèvent de son fonctionnement comme les ressources humaines et l’ingénierie financière sous l’égide d’un comité de pilotage avec les services de l’Etat. Ce n’est pas de la tutelle, mais de la "super-tutelle" dont on peut se poser la question de sa compatibilité avec les principes de la Constitution française sur la libre administration des collectivités territoriales.
Saïd Omar Oili,
conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.