{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e constat est simple : les chantiers sont nombreux, lourds, mais tout à fait surmontables si l’on sait s’entourer, si l’on sait faire confiance aux techniciens, si les équipes sont dynamisées et beaucoup n’attendent que ça… L’état civil, la fiscalité, la gestion efficace des ressources financières et humaines avec l’intégration dans la fonction publique territoriale, l’accession au statut de Rup, la gestion de projets ambitieux… Certains dossiers sont techniques, pointus. Ils nécessitent une implication pleine des élus, éclairés pour donner les orientations, en toute connaissance des enjeux, puis des services, de l’administration qui doit apporter ses expertises, des idées, des arguments, des rapports clairs.

Dans le même sens, les Assises du foncier il y a une dizaine de jours ont été une vraie réussite. La qualité des débats, des intervenants et la forte mobilisation des nombreux services et participants aux ateliers indiquent clairement les attentes fortes et le besoin d’avancer.

Actuellement se prépare le Schéma de développement économique. Des équipes travaillent activement dessus. Là encore les attentes sont fortes. La mise en musique du Padd, la décentralisation des activités économiques pour désengorger l’axe Longoni-Mamoudzou, la consolidation et le soutien aux entreprises locales, la création d’emplois ne sont pas des sujets annexes. Ils conditionnent la réussite du processus de développement engagé. Ils portent en eux les germes de l’île telle qu’elle sera dans 10 ou 20 ans. La mise en place de zones d’activités et artisanales pour sortir les menuisiers, garagistes et autres artisans des quartiers est indispensable. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront se développer.

La mise en place d’un label « production locale » et l’adhésion de la population à ces produits fabriqués localement constituent le fondement d’un développement économique, seul à même de garantir des moyens financiers pérennes aux collectivités locales. Ce sont ces moyens, bien utilisés, qui assureront les investissements et les emplois de demain.

Le front de mer de Mamoudzou, le terre-plein de M’tsapéré, l’aéroport et son aérogare, le port, l’arrivée du câble sous-marin pour nous relier au monde numérique, le pont entre Petite et Grande Terre, la route contournant Mamoudzou par les hauteurs, le train-tramway qui longera la côte de Longoni à Dembéni et traversera l’île…

Les rêves, les projets, les chantiers ne manquent pas. Les élus, tels des chefs de famille, doivent « ramener de l’argent » au foyer et pas vider les caisses sans penser au lendemain… Il faut aller négocier à Paris, bientôt à Bruxelles, avec des projets ficelés, des argumentaires implacables, et la situation de l’île nous les offre encore malheureusement : chômage impressionnant, pauvreté récurrente, habitat insalubre, clandestinité massive, anciens et handicapés à l’abandon, éducation sans moyens suffisants… C’est ensuite aux techniciens d’utiliser ces moyens pour arranger ces situations et construire l’avenir. Mais rien ne se fera tout seul. Il faut se prendre en main, ne pas tout attendre de Paris, sinon un soutien financier et technique ou une oreille attentive, si nous savons faire.

Après Marie-Luce Penchard il y a quelques jours, peut-être que nous aurons la venue du Père Noël vers le 18 janvier, avec le Président de la République qui viendra, comme promis dans sa Lettre aux Mahorais, nous transmettre ses vœux et apporter dans sa hotte les moyens de mettre en œuvre tous les projets que nous aurons préparés.

 

Laurent Canavate