18/09/2009 – Etat civil

 
 
{xtypo_dropcap}"I{/xtypo_dropcap}mpressionné." C'est le sentiment qui domine parmi les 25 agents et officiers d'état civil des communes du sud, après une matinée passée dans le service état civil de la mairie de Mamoudzou. Cette journée d'échanges était organisée par le comité de pilotage pour l'état civil communal, mis en place depuis le mois de mars dernier pour améliorer et fiabiliser les services d'état civil de toute l'île.

Cela a permis aux agents de visiter un service parfaitement au point, qui utilise le matériel et les méthodes de travail adéquats. Les thèmes de la journée étaient l'accueil, l'organisation des services et la sécurisation des actes et du matériel.

Impressionnés donc, les agents ont ensuite fait le bilan de cette visite et pointé les différences et les manquements de leurs services respectifs, à commencer par l'accueil. "Les mairies ont été construites sans penser à l'accueil des administrés", estime un officier d'état civil de Dembéni. "A Mamoudzou il y a des guichets, des sièges pour l'attente, les gens ont été filtrés à l'entrée, dirigés vers le bon service, par les secrétaires… Dans les autres communes, il n'y a pas la volonté politique d'organiser cet accueil."

"Les gens rentrent et sortent de la mairie comme dans un moulin", confirme un agent de Chiconi, "si un jour quelqu'un s'énerve, nous ne serons pas en sécurité." Les visiteurs ont également noté que plusieurs procédures et pratiques administratives qui se pratiquent à Mamoudzou leur sont inconnues ou ne sont pas totalement respectées dans leurs communes. D'une manière générale, ils se sont montrés assez amers vis-à-vis de leurs élus.

 

Sensibiliser les élus aux attentes des citoyens

 

"Comme les autres, je suis positivement touché par l'organisation du travail à Mamoudzou, mais ceci m'inspire une réflexion : on aura beau être mieux formés, avoir des meilleurs locaux, cela ne servira à rien s'il n'y a pas une réelle volonté politique derrière", estime un agent de Ouangani. "Dans nos communes il manque toujours du matériel, une organisation, cela montre le désintérêt des élus pour l'état civil. Peut-être faudrait-il organiser une journée de formation pour les élus, sur le modèle de celle que nous avons eue aujourd'hui."

Les agents en ont tous appelé au procureur Yves Dupas, chargé de l'état civil par le parquet et organisateur de la journée, pour sensibiliser les maires à ce sujet. "L'Association des maires est présente dans le comité de pilotage et est conviée aux réunions. Lors de la dernière, un représentant des maires est intervenu très positivement", a rassuré le procureur, qui estime que le simple fait que les maires aient accepté de libérer leurs agents pour cette journée témoigne de leur intérêt pour la question.

Concernant les moyens alloués aux services d'état civil, M. Dupas précise toutefois que toutes les communes ne peuvent prétendre à un service de l'envergure de celui du chef-lieu. "L'important est de réfléchir à comment avoir un meilleur accueil, une meilleure organisation, une meilleure sécurisation dans la mesure des possibilités, pour mieux répondre à la demande. Soyez imaginatifs, la préfecture délègue chaque année une enveloppe aux communes pour leurs dépenses liées à l'état civil, elle doit permettre de réaliser ces projets que vous pourrez leur transmettre."

 

La formation, question capitale

 

Peu convaincus de pouvoir faire entendre raison à ceux qui sont, finalement, leurs supérieurs hiérarchiques, les agents ont demandé le soutien du procureur, notamment en matière de formation. Une question que M. Dupas reconnait "capitale", surtout pour les agents nouvellement affectés à l'état civil, qui ne sont pour l'instant pas formés. Une formation est prévue rapidement par le comité de pilotage sur le logiciel de travail.

Une autre journée d'échanges doit également avoir lieu début décembre, cette fois-ci pour les agents des communes du nord, qui se rendront à la mairie de Koungou, qui dispose elle aussi d'un service d'état civil parfaitement aux normes.

 

Hélène Ferkatadji

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