{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : La Maison des livres va fêter ses 20 ans à la fin de l'année…

Jean-Claude Pichard : Oui, le décollage a commencé en 1990, j'étais ici depuis 5 ans en tant qu'enseignant en lettres au lycée de Mamoudzou. A l'époque, l'initiative de la Maison des livres a été lancée dans un contexte où tout manquait, et la lecture était le dernier maillon économique intéressant. Il faut voir qu'à l'époque, il y avait des écoles, mais très peu de collèges.

Il y avait Mamoudzou qui faisait lycée-collège, un collège à Petite Terre et c'était le début du collège de Tsimkoura, donc très peu d'élèves accédaient au collège. Ouvrir une librairie dans ce contexte était une entreprise un peu folle. Mes amis me disaient : "comment peut-on espérer gagner sa vie dans un pays où 50% de la population est illettrée ?". J'ai donc démarré avec peu de moyens, un peu de naïveté, mais de l'ambition ! A l'époque, les élèves des collèges n'avaient pas accès au livre. D’où idée de monter une structure qui vend du livre.

La Maison des livres ouvre le 1er janvier 1991, avec un gérant et un employé, dans un petit local en bois rue Mahabou, quasiment construit de mes mains. En octobre 1992, nous nous sommes installés place Mariage, à l'emplacement actuel du magasin Soldys. A l'époque, il n'y avait quasiment rien sur cette place, et la partie du haut n'existait pas. Je me souviens que les commerçants de l'ancienne place du Marché ne voulaient pas s'installer ici car ils trouvaient que c'était trop loin !

Ensuite, lorsque la Sim a construit la partie du haut en 1999, je me suis porté acquéreur des locaux. Nous avions ainsi 230 m², passés rapidement à 260, plus 100m² de bureau, enfin de l'espace pour travailler. A ce moment, il y a deux phénomènes : la librairie explose réellement, nous apparaissons comme un opérateur structuré sur le marché du livre. Et deuxième chose, les gens nous croient très riches parce qu'on a des grands locaux, alors qu'on s'est endetté sur 10 ans pour les obtenir, et commencent à se méfier car ils pensent qu'on a une espèce de monopole. Or ce n'est pas le cas, car à l'époque il y a Shopping qui est concurrent, et ensuite Jumbo Score ouvre un rayon livre.

 

MH : Quel regard portez-vous sur l'évolution du marché du livre en 20 ans ?

J.-C. P. : La Maison des Livres a connu trois étapes. D'abord la période de la "petite enfance" (sourire) qui a duré un an, dans cette toute petite structure de 30m² rue Mahabou, avec une offre extrêmement réduite. C'est l'époque pionnière, on l'a fait avec peu d'argent et avec nos mains pour démarrer. En 1992, c'est l'installation place Mariage dans un local plus structuré, qui s'est agrandi deux ans après puisque nous avons annexé le local voisin. Nous sommes donc passés en quelques années de 30m², à 75 puis à 150 m² en trois ans. La petite enfance a été de courte durée.

A partir de 1993/94, on a une offre livre qui est cohérente. Nous offrons, pour les amateurs de littérature grand public, une offre assez sélective. Je suis moi-même de formation littéraire donc j'étais au début assez exigeant sur le choix d'ouvrages. Immédiatement, nous avons un secteur scolaire assez développé et nous y tenons beaucoup, c'est notre marché, et l'investissement de demain. Et on a développé aussi tout ce qui est aide au travail : le parascolaire, les cahiers de vacances, les annales de concours, etc., qu'on a mis à disposition dès l'ouverture.

Nos clients mahorais n'ont pas réagi immédiatement, parce que la lecture n'était pas ancrée culturellement et aussi parce qu'ils avaient peu d'argent et que le livre est un produit cher. Mais progressivement nous avons fidélisé la quasi-totalité du public métropolitain, et j'entends dire que notre librairie est à la hauteur de celles qu'ils ont connues en Métropole. Mais le développement le plus significatif est au niveau des familles mahoraises. Nous avons une clientèle mahoraise de parents d'élèves extrêmement nombreuse, qui vient acheter du parascolaire pour les enfants.

Et depuis 7 ou 8 ans maintenant, on voit cette génération qui a 40 ans aujourd'hui, qui a connu la Maison des livres il y a 10 ans, qui a élevé ses enfants dans la lecture et qui se dirige avec eux vers le rayon jeunesse. Donc on a une clientèle variée, complète et une offre qui touche tous les secteurs. De plus, nous sommes désormais la seule librairie de l'île, même si on peut trouver des livres ailleurs, et nous sommes amenés à répondre à toutes les demandes pratiques : de l'informatique pour les informaticiens, du droit pour les juristes, de la médecine pour les infirmières,… y compris les ouvrages de préparation aux concours de la fonction publique, et le code de la route.

Donc nous l'entretenons très régulièrement et cela répond à des demandes précises avec aujourd'hui une telle connaissance du marché que nos rayons sont extrêmement ciblés. Nous avons également développé dès le départ la possibilité pour le client de commander un livre à l'unité, qu'il reçoit au même prix que ce que nous avons en magasin. Au début, on faisait ça à la main, sur un petit bout de papier, aujourd'hui c'est entièrement informatisé.

 

"Nous vendons le livre scolaire au même prix qu'en Métropole"

 

MH : Et il y a 20 ans, on attendait combien de temps pour recevoir son livre ?

J.-C. P. : Là, on aborde le chapitre du transport (sourire) ! On a connu un peu tout. Il y a 20 ans, on travaillait avec la Poste. Le délai d'acheminement du maritime non urgent à la Poste pouvait atteindre 6 mois. La Poste avait ensuite développé un tarif spécial qui s'appelait le SAL, c'est-à-dire que l'acheminement se faisait par bateau ou par avion, souvent ça venait par bateau jusqu'à la Réunion et par avion jusqu'à Mayotte, ou l'inverse. On ne maitrisait absolument pas les délais et on était toujours embêtés quand on nous demandait un délai, on ne pouvait le tenir.

Pendant de nombreuses années, notre transporteur unique était la Poste et plus d'une fois on a encombré le centre de tri, qui était à Mamoudzou à l'époque. Quand il y avait 25 ou 30 colis, la Poste nous appelait au secours ! J'ai passé de nombreuses heures à tirer sur des sacs postaux et à remplir des camionnettes, avec l'aide des postiers, à qui je rends hommage car ils ont toujours été très corrects, ils comprenaient notre démarche. Aujourd'hui, les volumes sont tels que c'est devenu impossible.

Pendant longtemps, Mayotte a été très isolée dans plein de domaines et aussi dans celui du livre. Sous le gouvernement Jospin, le prix du livre dans les Dom-Tom avait été diminué, la politique consistait à subventionner le transport, avec un système assez complexe, qui oubliait évidemment Mayotte et on a continué à rester à l'écart. Depuis quelques années nous avons réussi à faire entrer Mayotte dans le dispositif, à un niveau moindre que les autres Dom, mais nous y sommes, nos livres arrivent par avion, facturés par une structure qui s'appelle la Centrale de l'édition, donc nous fonctionnons comme les libraires des Dom. Et depuis quelques temps, nous avons obtenu que la subvention sur le scolaire soit portée à 100% sur le transport maritime, donc nous vendons le livre scolaire au même prix qu'en Métropole.

Donc, pour revenir au transport, il y a eu la phase Poste, avec des délais épouvantables, réduits à 6 semaines quand nous sommes passés au SAL et ensuite, depuis 5/6 ans, la phase Centrale de l'édition qui est plus favorable, avec des délais qui ne sont pas formidablement écourtés mais qui ne dépassent jamais 4 semaines.

 

MH : Si on fait un parallèle avec le prix du livre depuis 20 ans…

J.-C. P. : Il y a 20 ans, nous étions déjà sous le régime de la loi Lang de 1982 : prix unique du livre sur tout le territoire, fixe, écrit sur la couverture et sur lequel le libraire ne peut pratiquer aucune modification. Pas plus cher et pas moins cher, sauf 5% de remise maximum autorisée. C'était fait pour protéger les libraires de proximité face à la grande distribution. Quand vous allez à la Fnac, vous payez 5% de moins, quand vous allez chez le libraire, vous n'avez pas la remise de 5%, mais il vous donne une carte de fidélité, qui revient au même si vous êtes client régulier.

A Mayotte, la loi ne s'applique pas puisque ça n'a pas été mentionné sur le décret, cependant la Collectivité avait pris l'initiative de fixer un prix du livre, mais avec la correction due aux frais de port, au surcoût de certains produits ici, etc. Nous avons connu, en 20 ans, plusieurs coefficients. 1,20, puis 1,18, puis taxé à 5%, puis plus taxé… A chaque fois ça a été des bagarres contre l'administration, contre la taxation du livre. Certains préfets nous entendaient, ils changeaient… Aujourd'hui, le livre n'est pas taxé à l'entrée et le coefficient est de 1,25, ce qui veut dire un surcoût important de 25%.

C'est considérable mais il faut savoir que le transport a tellement augmenté que le surcoût ne couvre plus cela, c'est-à-dire que nous sommes obligés de prendre sur nos marges pour couvrir les frais de transport. Si on ne rentre pas prochainement dans un dispositif d'augmentation de la subvention au transport, la librairie aura de plus en plus de mal à importer et le prix ne baissera pas. Nous sommes en contact avec les services de l'Etat, nous leur faisons des rapports. Après c'est lent, c'est lourd et il faut de l'argent pour élever la subvention. Le livre est aujourd'hui dans une situation relativement critique du point de vue du prix.

 

"Après 20 ans, la situation du livre n'est pas la même. Je reste fier d'avoir aidé à son développement"

 

MH : Pour parler du livre scolaire, vous avez travaillé dès le début avec l'Education nationale ?

J.-C. P. : Dès le départ, en dépit du fait que nous étions une toute petite structure et relativement amateur, car j'avais une formation à la littérature mais pas au côté commercial, nous n'avons pas craint de nous approcher de ce qui était à l'époque la direction de l'enseignement, pour leur faire part de notre projet. A l'époque, la société Shopping se positionnait sur marché public du livre scolaire pour les rentrées, et nous avons très vite fait de même. Mais comme il n'y avait pas de librairie sur place, les besoins en livres de lecture courante, de loisir pour les collèges, n'étaient pas satisfaits.

Un certain nombre de commerciaux de Paris pour les éditions venaient braconner quelques marchés avant les rentrées. Ils expédiaient les commandes depuis Paris et ne revenaient pas avant l'année suivante. Donc à l'époque, j'ai vu le directeur de l'enseignement pour lui dire mon intention de créer une librairie, et mon besoin de partenariat. Je lui ai dit : je vais faire une offre grand public mais j'aurais besoin de m'appuyer sur le secteur scolaire. Je lui ai dit que si l'administration ne jouait pas le jeu de nous aider en devenant notre client, alors je n'avais aucun avenir. Ce monsieur avait compris la situation et a demandé aux chefs d'établissements de privilégier le marché local pour l'achat des livres. 20 ans après, je lui en suis toujours reconnaissant car il a eu une vraie écoute.

 

MH : Et 20 ans après, le vice-recteur suggère aux mairies de ne plus passer par vous pour acheter les livres scolaires…

J.-C. P. : Aujourd'hui, nous ne sommes plus la même structure. A l'époque nous étions deux, aujourd'hui nous sommes 25 salariés, nous faisions 500.000 francs de chiffre d'affaires, nous en faisons 5M€. On ne peut rien comparer, il y a 25 établissements scolaires, les écoles se sont multipliées, la lecture publique est devenue un réseau important avec les bibliothèques, la situation du livre n'est pas la même. Je reste fier d'avoir aidé à son développement. Mais la situation actuelle ne se voit pas que dans l'enseignement.

Il y a une tendance actuelle : tous les gros marchés publics ont tendance à passer directement par des groupes de Métropole, voire mondiaux. Ce reflux des gros marchés vers la Métropole, c'est un mouvement peut-être inéluctable, en tout cas nous constatons depuis 3 ans, bientôt 4, qu'il y a une volonté de l'administration d'aller au meilleur marché possible. Pour cela, elle passe des contrats avec des entreprises métropolitaines. Je ne crains pas de le dire, le vice-recteur est le VRP de certains opérateurs métropolitains, et il y a une démarche pour vanter les mérites de ces maisons-là et entrainer d'autres clients vers eux.

Il faut séparer le primaire du secondaire. Les écoles sont gérées par les communes, qui achètent les livres scolaires. Chaque commune passe un appel d'offres, nous y répondons ou non, surtout selon la solvabilité de la commune concernée. Côté collège, c'est différent car ce sont des crédits d'Etat, les établissements ont une dotation et jusqu'à il y a peu, ils passaient leurs commandes auprès des libraires locaux, en nous mettant d'ailleurs en concurrence tant que Shopping existait.

Depuis bientôt 4 ans, le vice-recteur a monté une cellule des achats à l'intérieur du vice-rectorat, et c'est là qu'il y a une concurrence qu'on peut qualifier de déloyale, car cette cellule est composée de fonctionnaires qui sont détachés exclusivement pour s'occuper des achats, négocient les prix avec les fournisseurs, procèdent aux importations, s'organisent avec les transitaires… C'est-à-dire qu'ils font exactement le même métier que nous, sauf qu'ils sont rémunérés pas l'Etat, donc par le contribuable, ne payent pas de patente d'importation qui est très élevée pour nous et n'offrent aucun autre service, par exemple les expositions inter-éditeurs que nous organisons chaque année (Ndlr, les principaux éditeurs de livres scolaires qui viennent à Mayotte présenter leurs produits et leurs nouveautés aux enseignants et responsables de l'éducation).

Nous continuons à être sollicités par l'institution pour monter ces expositions, mais nous ne voyons plus aucune commande arriver en retour. Donc nous sommes dans une situation d'avoir le sentiment d'être très délibérément contournés par l'institution. Sur le primaire nous avons encore des marchés avec certaines communes, sur le secondaire plus du tout, d'autant que le vice-recteur a suggéré aux associations de parents d'élèves, qui commandent les livres des lycéens, de passer par son service et donc plus par nous. Ce qui veut dire que nous avons perdu pratiquement 800.000€ de marché depuis 4 ans. C'est énorme, et il a fallu compenser cette perte par d'autres activités. J'ai récemment contacté le vice-rectorat au sujet des livres de la rentrée 2010, car je ne voyais pas paraitre l'appel offres pour le secondaire. La cellule des achats a répondu que les commandes de l'an dernier seront renouvelées sans appel d'offres aux mêmes que l'année précédente…

J'ajoute qu'en plus nous pouvons nous considérer comme utiles à la communauté scolaire. Le vice-rectorat s'est longtemps appuyé sur notre énergie, et nous sommes aussi une entreprise mahoraise, qui à ce titre accueille des élèves de l'Education nationale en stage et en apprentissage. Nous avons cette année huit apprentis. Et nous sommes plutôt bien côtés par l'institution. En matière d'affaire, il n'y a pas de donnant-donnant, mais il serait légitime que l'institution revienne vers nous.

 

"Le marché du livre reste le plus important pour nous car c'est notre vocation première, notre engagement"

 

MH : Vous parliez de compenser avec d'autres activités, c'est-à-dire la papeterie ?

J.-C. P. : Cette activité de papeterie nous est restée totalement étrangère jusqu'à fin 2002. D'abord parce que je voulais me spécialiser dans le livre et ensuite parce qu'il y avait Shopping qui s'en occupait très bien. En 2002, le secteur du livre a besoin d'un complément d'activité. Nos locaux tout neufs nous coûtent cher, il faut beaucoup de personnel pour le gérer, et évidemment le complément du livre, c'est le papier.

Cette année-là on rachète donc une petite structure installée en face de chez nous, qui s'appelle Cabri Mayotte. Une petite succursale d'un papetier de Toulouse. Nous l'avons rachetée fin 2002. On s'est lancé début 2003 et on a tout de suite développé la papeterie scolaire pour les rentrées et la papeterie de bureau pour les entreprises et les administrations. On transforme notre petite réserve de Kawéni en magasin de vente. Les débuts on été difficiles, on ne connaissait pas bien ce secteur, ça a été un peu douloureux.

Plusieurs années après, nous avons eu l'opportunité de reprendre les locaux d'une entreprise mitoyenne de notre papeterie. Nous avions 100m² ils en avaient 200. Et nous y avons installé notre département papeterie. Il fonctionne de manière structurée depuis 2005 et on se félicite de l'avoir ouvert, parce qu'aujourd'hui il représente quasiment 50% de notre chiffre d'affaires. Si on ne l'avait pas développé, je ne sais pas ce que serait devenue la librairie aujourd'hui. Evidemment, la disparition de Shopping en 2007 a aidé à notre développement, car à ce moment-là on était prêt à accueillir les clients qui ont reflué vers nous. On a donc eu du flair et de la chance.

Il y a 4 ans, quand le vice-rectorat décide de passer ses commandes en Métropole, nous perdons 800.000 euros de chiffre affaires, que nous compensons immédiatement par la papeterie. Je ne dis pas que ça nous a mis en danger de mort, mais c'était un coup dur. Une entreprise qui ne se développe pas recule en fait. La perte du vice-rectorat nous a fait du tort mais nous avons pu le compenser. Le marché du livre reste le plus important pour nous car c'est notre vocation première, notre engagement, mais sans la papeterie, la librairie serait en péril, nous ne serions pas une équipe de 25.

 

MH : Pour parler maintenant de l'avenir…

J.-C. P. : D'abord je trouve que 20 ans c'est un bel âge. Une entreprise mahoraise qui va jusqu'à 20 ans a déjà un beau parcours. Pour l'avenir, ce que nous envisageons, c'est évidemment de développer nos parts de marché en papeterie, car c'est un marché porteur et rémunérateur et qui nous est indispensable. Nous avons des objectifs très précis et nous sommes très bien structurés en matière de personnel et de logistique. Pour autant, nous restons très attachés au livre, et nous espérons reconquérir la confiance des institutionnels, trouver des partenariats raisonnés avec la communauté scolaire, notamment le vice-rectorat. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas trouver d'accord, compte tenu du plus que nous apportons.

Ça passera par des concessions au niveau du prix, avec des limites qui seront marquées par l'activité compensatoire que nous produisons : service client, service documentaire, organisation d'expositions inter-éditeurs, ouverture toute l'année, service toute l'année. D'autre part nous souhaitons, pour l'avenir et les écoliers, que les mairies se portent mieux financièrement, de façon à redevenir des partenaires fiables. Parce que malheureusement, nous sommes obligés de nous en détourner et c'est à contrecœur.

Dernier point, nous sommes présents sur les réseaux de lecture publique, même si la BDP ne nous passe pas l'intégralité de ses commandes. Elle a ses fournisseurs, notamment pour les livres reliés spécifiquement pour les bibliothèques, que nous ne pouvons pas fournir. Mais en ce qui concerne les nouveautés, la lecture jeunesse, la BD, etc., ce sont des marchés que nous pourrions capter et que nous ne captons pas car les décisions sont prises dans un autres sens, mais nous travaillons à leur faire des offres séduisantes.

 

Propos recueillis par Hélène Ferkatadji