18/06/2009 – Mikidache, ambassadeur de la musique mahoraise

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}a y est, il a enfin décidé de se poser. Après une multitude de concerts aux quatre coins du monde, notamment au début du mois de juin, au Dreaming Folk festival dans le Queensland en Australie. Mikidache s'est fixé à Mayotte. "C'est vraiment une chance pour moi de pouvoir poursuivre ma carrière tout en ayant un pied à terre ici, mais mon manager est en France", explique t-il. Un retour aux sources mahoraises. Son pays, mais aussi la terre qui a vu naître sa vie artistique comme il se plait à le raconter avec amusement.

"J'étais encore tout petit, mes parents me faisaient écouter la même chanson chaque soir avant d'aller dormir. Un jour j'ai essayé de la mettre moi-même, je me suis gravement électrocuté en voulant brancher l'appareil. C'est une anecdote qui montre bien que j'ai attrapé le virus de la musique."

Mais il en faut plus pour retenir ce grand voyageur, car sa carrière c'est surtout à l'extérieur qu'il l'envisage. Une carrière qui commence vraiment aux Comores, où sont partis se réfugier ses parents au moment où le combat pour le maintien de Mayotte au sein de la République française scinde l'ile en deux : "sorodas" et "serrez la main", partisans et adversaires de la cause comorienne en 1975. Il en résulte qu'il ne vivra jamais vraiment à Mayotte. En 1989, lorsqu'il revient sur l'île pour la première fois depuis l'âge de 5 ans, ce sera pour repartir quelques temps après pour suivre des études de sciences économiques en France.

Une voie que cet artiste abandonnera rapidement pour se consacrer à la musique. "La musique était une passion depuis tout petit. Et j'ai eu la chance d'avoir toutes les conditions réunies pour pouvoir continuer là-dedans. Mais faire des études m'a permis d'avoir le choix. Vous savez, j'ai même été manager au Mc Donald. Je gérais des enseignes."

En 1999 sort "Kauli", son premier album en France. Il marque le début d'une carrière qui s'est construite au fil de rencontres et du hasard : la chance selon lui. Mais on dira plutôt la reconnaissance de son talent. En effet avec ce premier album, il sera lauréat du prix découverte de RFI.

 

"Je suis sûr qu'un jour ca finira par marcher"

 

Quelques années plus tard, en 2005, il remporte l'émission "Neuf semaines et un jour", face à de nombreux artistes ultramarins. Une victoire qui lui a valu de participer à l'émission pour la sélection du représentant de la France à l'Eurovision. Devant plusieurs millions de téléspectateurs, Mikidache portera haut les couleurs de l'île aux parfums. Et même s'il n'a pas remporté cette compétition, ce sera une grande victoire pour l'artiste. Jamais un Mahorais n'aura été autant médiatisé.

Depuis, à force de persévérance, il s'est imposé dans le milieu des musiques du monde. "Le milieu de la musique du monde a un public averti. Mais je fais en sorte de faire des morceaux accessibles à tous. Mes chansons sont d'ailleurs très mélodiques. Et partout dans le monde les gens apprécient cela. C'est ce qui m'encourage pour continuer. Je suis sûr qu'un jour ca finira par marcher."

Après 12 ans de carrière, cet artiste de 38 ans est aujourd'hui intermittent du spectacle. Un statut qui lui permet d'avoir des avantages et une sécurité impossibles à obtenir pour les artistes locaux. "Il y a un certain nombre d'heures de spectacle à faire sur 10 mois; cela nous permet d'être payé par les Assedic tous les mois." Sinon il lui reste toujours les ventes d'albums et les droits payés par la Sacem pour ses morceaux, aujourd'hui diffusés dans le monde entier.

 

Halda Toihiridini

 


 

Dates des concerts

  • Vendredi 19 juin, à M'tsapéré
  • Dimanche 21 juin, à Chiconi (concert gratuit)
  • Samedi 4 juillet, au Jungle Café

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