Avoir sa propre maison est le rêve de tous les Mahorais. Au niveau national, le Président Sarkozy aimerait que le taux de propriétaire de leur logement (56%) atteigne celui des Espagnols (près de 75%)… ou bien celui des Mahorais (proche de 80%). Malgré ce taux très fort, de nombreux Mahorais attendent encore un logement. Certains devaient bénéficier de la case Sim, mais ce programme lancé dans les années 80 pour améliorer l’habitat (construction simple, mais en dur, d’une case de deux pièces avec varangue et cour) ne répond plus aux besoins des habitants aujourd’hui.
Le Conseil de l’habitat en 2005 a décidé de remplacer la case Sim par le logement à accessibilité très sociale (LATS). Celui-ci comporte une surface habitable de 30 à 90 m² (du T2 au T5) selon les cas, mais ont une cuisine, un séjour, des sanitaires et peuvent être évolutifs. “C’est un produit de remplacement (NDLR : de la case Sim) solide et de qualité et répond aux besoins des familles”, a affirmé Denis Robin, préfet de Mayotte, mercredi lors de l’inauguration et de la remise des clés à Mme Aynou Halidi dans le village de Hajangua.
Ce premier logement doit marquer le début d’une longue série puisque selon les objectifs du Padd (Plan d’aménagement et de développement durable), il faut construire 500 logements sociaux (2.300 au total) par an à Mayotte pour que tout le monde ait un toit décent. Accueillie sous les claquements des m’biwis dans sa nouvelle demeure, Aynou Halidi n’a pu cacher son émotion. “Je suis très contente, je remercie tout le monde. Cela fait plus de 10 ans que j’attendais d’avoir ma maison”, explique cette mère de 9 enfants. A Hajangua, d’autres personnes recevront aussi leur LATS bientôt, mais le foncier reste un problème majeur.
Le foncier, problème majeur pour construire des logements sociaux
“Outre les difficultés liées à l’adaptation des textes réglementaires et à l’absence de financement, la question foncière reste très préoccupante et centrale. Le prix des terrains a fortement augmenté, rendant difficile les négociations avec les propriétaires et pénalisant de fait la réalisation de projets publics”, a souligné Soihibou Hamada dans son discours d’inauguration. Une réunion a eu lieu à la MJC de Hajangua avec les élus de Dembéni mais aussi d’autres communes, le préfet, le directeur de la Sim Mahamoud Azihary et les services de la DE pour que chacun expose ses désirs, ses possibilités et que des solutions puissent être proposées pour faire avancer ce dossier.
La perspective paraît plutôt encourageante selon la conseillère générale Néma de Dembéni Sarah Mouhoussoune. “Une vraie politique de l’habitat doit se développer. Chacun tirait de son côté auparavant. Avec le partenariat Etat, collectivités locales, Sim, Caf, cela devrait mieux fonctionner”, a confié l’élue originaire de Hajangua.
Lors de cette réunion, il a aussi été évoqué plusieurs dispositifs sociaux concernant le logement à venir. Il s’agit du LAS (logement à accessibilité sociale), du LLS (logement locatif social) et du LLTS (logement locatif très social). “Ces nouveaux produits, tout comme le LATS, les Mahorais ne les connaissent pas. Nous devons expliquer ce qu’ils sont”, a rappelé Denis Robin. Bien que les Mahorais préfèrent la propriété, il a rappelé que le locatif pouvait être une solution pour ceux qui n’ont pas de terrain. Reste maintenant à faire passer le message et souhaiter que les candidats au LATS pourront obtenir rapidement leur logement.
Faïd Souhaïli
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