Consultation publique sur le Sdage

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}près la consultation sur le statut, une nouvelle consultation très intéressante est proposée aux Mahorais." Fadul Ahmed Fadul, conseiller général de Pamandzi et président du Comité de bassin – un organisme public créé en 2006 qui regroupe élus, techniciens et usagers autour de la problématique de l'eau – espère que la consultation publique sur le Sdage, une obligation imposée par l'Union Européenne, va permettre de mobiliser la population autour de cet enjeu majeur pour les générations futures.

Le Sdage est un document politique qui n'existait pas pour l'instant à Mayotte, contrairement aux autres Dom qui sont actuellement en train de le renouveler. Il traite de la politique de l'eau dans tous ses états : les rivières, la nappe phréatique et le lagon. "L'eau, c'est la vie, tous les êtres vivants la portent en eux", a rappelé le président qui a ajouté que "nous allons faire une tournée à travers toutes les communes pour que chaque citoyen donne son avis".

Un questionnaire a été élaboré pour recueillir toutes les opinions et des manifestations seront organisées par les associations environnementales locales à travers toute l'île, grâce à la mobilisation de la Fédération mahoraise des associations environnementales (voir encadré).

David Lombard, du service de l'eau de la Daf, a ensuite dressé un constat très alarmant de la situation : aujourd'hui, moins de la moitié des eaux de surface à Mayotte sont "en bon état", c'est-à-dire propres à être utilisées pour la boisson, la baignade et l'agriculture. La directive-cadre européenne sur l'eau votée en 2000 impose désormais aux administrations des orientations à suivre, "pour enrayer la dégradation des eaux et arriver à un état d'avant la perturbation de l'homme sur son environnement", résume David Lombard.

 

Un long travail d'éducation de la population doit être amorcé

 

Le projet est assorti d'un programme de mesures concrètes à mettre en œuvre pour arriver à 2/3 d'eaux en bon état en 2015, avec l'objectif d'atteindre 100% en 2021 (voir graphique). D'ici là, il faudra établir des périmètres de protection de captage d'eau potable sur les bassins versants et un système d'assainissement efficace sur tout le territoire.

"Dans les mois qui viennent, un réseau de suivi va être mis en place pour surveiller les eaux du lagon, sous-terraines et de surface", a précisé Gilles Creuzot, le chef du service de l'eau à la Daf, qui a rappelé que depuis 2007 des campagnes d'analyse des eaux du lagon sont effectuées par une équipe de chercheurs de la Réunion pour déceler les métaux lourds et les pesticides dans les sédiments, particulièrement entre Mamoudzou et Petite Terre et autour du port de Longoni.

Un long travail d'éducation de la population doit également être amorcé pour que les lessives et les lavages de voitures en rivière cessent. De nombreux lavoirs publics ne sont pas utilisés ou utilisables. Les caniveaux censés évacuer les eaux de pluie le sont pour les eaux usées ! L'essentiel de la dégradation des eaux du lagon provient des vases issues de l'érosion des sols, la culture sur brûlis favorisant l'apparition des padzas qui font ruisseler les eaux de pluies vers la mer au lieu d'alimenter la nappe phréatique. Les agriculteurs doivent également prendre conscience que le prélèvement de l'eau dans un milieu naturel doit prendre en compte l'impact pour tous les autres usagers, comme le prévoit la loi sur l'eau de 1992.

Le montant total des actions du programme de mesures est estimé à 220 millions d'euros, dont 100 millions rien que pour l'assainissement (voir graphique). Les documents du Sdage, assortis d'une plaquette d'information et d'un mode d'emploi, sont disponibles à la Daf, à la préfecture de Grande et Petite Terre et dans toutes les mairies. Le premier bilan de cette consultation publique aura lieu le 16 juin.

 

Julien Perrot

 

Le questionnaire est disponible dans toutes les mairies ou auprès des associations environnementales. Vous pouvez aussi y répondre en ligne sur www.mayotte.pref.gouv.fr

 

 


 

Agenda des manifestations sur l'eau

 

– Bouéni : samedi 18 avril, après-midi

Journée-débat : Usages de l'eau et gestion des conflits de l'eau

Coordination : Apeb, M. Nailane Attibou, 0639 25 75 34, attibou@hotmail.com

– Mamoudzou : jeudi 23 avril

Stands : Village du développement durable sur le front de mer

Coordination : Daf

– Mangajou : samedi 2 mai, matin

Journée-débat : Les anciens réseaux des lavoirs, l'assainissement individuel et collectif, la pression sur les rivières

Coordination : Association Doujani Sada, M. Ali Madi, 0639 26 77 13, association.doujanisada@laposte.net

– Chiconi : vendredi 8 mai

Forum : La gestion de l'eau

Coordination : Makel Kon, M. Ambdi Mouhamadi, 0639 67 80 66, ambdi.mouhamadi@caille.com

– Acoua : samedi 9 mai

Journée-débat : Les puits et lavoirs, les anciens points d'eau, les stations d'épuration

Coordination : MTA, M. Battiston, 0639 69 38 32, mahouwa.tsara@yahoo.fr

– Petite-Terre : samedi 16 mai

Journée-débat : Protection de la vasière des Badamiers, acceptation de l'eau issue du dessalement

Coordination : ONN, M. Franck Charlier, 0639 69 23 29, contact@tortuesdemayotte.com

– Mronabéja : samedi 23 mai

Journée-débat : L'eau de forage, les conséquences des activités humaines, le devenir des anciens réseaux communaux abandonnés au profit des réseaux d'eau potable

– Mamoudzou : samedi 30 mai

Réunion de restitution et de bilan