Une soixantaine de praticiens hospitaliers, soit plus de la moitié de l'effectif total, a suivi le mouvement de grève ce lundi à l'appel de deux syndicats, pour protester contre leur régime fiscal. Les médecins protestent contre le fait que leur exonération d'impôt sur la prime d'expatrié, qui correspond à 30% de leur salaire, cesse au bout de 4 années sur l'île, et refusent le redressement fiscal en cours. Ce matin, après avoir investi les locaux du conseil général et fait "un peu de chahut", ils ont fini par être reçus par le président Douchina, qui leur a proposé une réunion ce mardi à 11h en présence du préfet, du trésorier payeur général et du directeur des services fiscaux. "Nous avons bon espoir qu'un accord soit enfin trouvé", annonce le président du syndicat des médecins généralistes Luc Amouroux qui précise que la grève a été reconduite jusqu'à jeudi "à moins qu'un accord ne soit signé."

Dans un souci "de rétablir la vérité et non de polémiquer", le directeur des services fiscaux Héric Jean-Baptiste a tenu à préciser que les redressements en cours ne sont pas un acharnement ou une insulte envers les médecins mais simplement l'application de la loi actuelle. En effet le code général des impôts de Mayotte stipule que "tous les salariés ayant le statut d'expatrié sont affranchis de l'impôt sur le supplément de salaire qui résulte d'une indexation ou d'une indemnité d'éloignement, dans la limite de 30% du salaire de base. Cet avantage prend fin au bout de 4 années." "J'ai proposé aux médecins concernés plusieurs mesures permettant de réduire le montant du redressement," précise M. Jean-Baptiste, "mais ils les ont refusés, ils exigent un changement de texte pur et simple, ce qui n'est pas de ma compétence mais de celle du conseil général." Les grévistes craignent que la dégradation de leurs avantages n'entraine une plus grande pénurie de médecins à Mayotte.